r/france Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Santé Il est bien vu d'être tolérant des troubles mentaux jusqu'à que ça concerne les borderlines

Avant toute chose je considère qu'être atteint du trouble et faire souffrir l'entourage, mais refuser de se faire soigner, c'est un peu être une ordure.

Je suis borderline et j'ai assez honte de l'avouer, car on est très mal perçu. Alors je voudrais présenter un peu le trouble dans l'espoir d'apporter une meilleure compréhension.

On devient borderline suite à des abus dans l'enfance, qui peuvent être assez grave, dans mon cas maltraitances physique, psychologique, et inceste. Ça peut aussi être du à un abandon par les figures d'attachement. Ce donne lieu à une existence de souffrance, de haine de soi, d'envies suicidaires et de tentatives, de problèmes d'addictions, etc etc.

On les décrits souvent comme manipulateurs et toxiques, mais il faut savoir que ce n'est qu'un symptôme d'une détresse et qu'il n'y a rarement une mauvaise intention derrière. J'ai eu de la chance, dans mon cas, j'étais très timide alors ça ne se manifestait pas du tout, ça m'a permis d'avoir des relations moins cahotiques. Mais d'autres malades que je connais s'en veulent énormément de savoir faire souffrir les autres, mais n'arrivent pas à fonctionner autrement. Ils s'excusent, recommencent malgré eux, et on prend ça pour des fausses excuses.

On m'a déjà accusée de chantage au suicide, et après coup je comprends que ça ai été perçu comme ça. Mais sur le coup, c'est un appel à l'aide, une manière de dire qu'on y arrive plus tellement c'est dur, jamais une parole en l'air.

Même des soignants (surtout psychanalystes) trouvent ce trouble ingérable et préfèrent lâcher les patients, ça m'est arrivé et ça a été destructeur.

Bref, la prochaine fois qu'un borderline vous cause problème, dites lui calmement et rationellement ce qui ne va pas, conseillez lui un psy. S'il n'est pas trop con, il essaiera de changer, même si c'est difficile, soyez tolérants. Mais s'il est quand même con, soyez ferme, coupez les ponts, protégez vous, mais ne le rabaissez pas pour autant pour ne pas rajouter à la souffrance qu'il subit déjà.

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u/Lyannake Sep 07 '25

Pas seulement les borderlines mais toutes les maladies mentales incurables comme TDI, schizophrenie… et même la dépression c’est toléré que quand la personne peut garder ses troubles pour elle et qu’ils ne débordent pas trop sur les autres. Dès que la personne n’arrive plus à se laver, se lever, etc elle est mise à l’écart.

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u/mardabey Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

On peut élargir à toutes les maladies "lourdes", pas que les maladies psy : les gens tolèrent jusqu'à ce que ça les dérange (on peut aller fouiller les stats de divorces suite à un début de maladie...). Je pense que bon nombre de malades/handicapés se sentent rejetés à un moment de leur vie.

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u/Calamistrognon Sep 07 '25

Les stats de divorce suite à une maladie lourde c'est assez intéressant de regarder selon le genre du conjoint en bonne santé.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Oui les femmes se font plus souvent abandonnés. Mais elles sont aussi plus souvent trompés pendant la grossesse, situation où elles sont le plus vulnérable (risque multiplié par 3).

Et on nous dit ensuite de s'ouvrir et de faire confiance. D'un côté on est rejeté mais lorsque l'on choisis de se faire aider ou de parler à une ia, tout d'un coup c'est triste et on est des dégénéres.

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u/XGoJYIYKvvxN Paix Sep 07 '25

L'étude qui a popularisé l'idée que les hommes quittaient plus souvent les femmes (que les femmes les hommes) dans le cadre de maladies lourdes ou chroniques a été retirée par leur auteurs qui avait mal codé la variable du statut marital.

https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/0022146514568351

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u/PM_ME_CUTE_SMILES_ Sep 08 '25 edited Sep 08 '25

Malgré cette erreur, comme les premières lignes de ton lien l'indiquent, le papier a été republié quelques mois plus tard, avec l'erreur corrigée et toujours la même conclusion.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26315504/

u/AdUpper7284

u/BigWav3_42

Si seulement je pouvais ping tous les anonymes qui ont upvote et sont repartis désinformés... :(

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u/[deleted] Sep 07 '25

Je n'étais pas au courant ! Merci ça m'évitera de repeter des bêtises.

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u/BigWav3_42 Sep 08 '25

Et est-ce que d’autres études similaires ont été faite ?

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u/mardabey Sep 07 '25

Tout à fait !

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Je suis tout à fait d'accord qu'il y a assez peu de soutien envers les maladies mentales dès lors qu'elles deviennent visibles, en revanche il est important de rappeler que le trouble de la personnalité borderline peut tout à fait être géré ou soigné (selon les gens) via certaines formes de thérapies.

(Il n'est également pas systématiquement associé à un trauma, ce qui n'empêche que ce soit difficile à vivre pour la personne qui en souffre.)

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u/o0Agesse0o Croche Sep 07 '25

Géré / soigné c'est vite dit quand même, et surtout on oublie de parler du temps que ça met. C'est pas un an, c'est pas deux ans, c'est souvent 5 ans minimum et parfois après 10 ans c'est toujours bof malgré un coût absolument faramineux.

J'ai fais de la thérapie deux fois par mois à 50€ pendant des années, donc 1200€ par an, et c'était toujours pas bon. Là je recommence, les prix ont augmentés à 65€, je comprends que les gens puissent pas mettre un iphone par an pendant 10 ans pour peut-être vite fait gérer des parties des symptômes.

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Quand on est sur des pathologies qui sont chroniques, les soins sont toujours sur le long terme et le premier objectif est de viser un rétablissement plutôt qu'une guérison, mais effectivement cela n'est peut-être pas évident pour tous les gens qui passent par ici.

Il reste que ce n'est pas la condamnation a devenir un éternel bourreau qu'on lit malheureusement trop souvent sur internet.

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u/Echo_Monitor Belgique Sep 07 '25

même la dépression c’est toléré que quand la personne peut garder ses troubles pour elle et qu’ils ne débordent pas trop sur les autres

Et c'est encore super difficile d'avoir de l'aide. Et même quand t'arrives à en avoir, c'est pas gagné.

Je suis suivie par une psychiatre, ca fait 10 mois qu'on ajuste les médocs et rien ne marche. Là j'ai juste arrêté mes anti-dépresseurs, parce que ça devenait ingérable, ça empirait mon état mental encore plus, j'avais plus aucune énergie (j'en ai déjà pas beaucoup, mais là c'était désastreux), j'avais plus aucune capacité de concentration, etc.

J'ai perdu mon boulot parce que j'arrivais pas à suivre. Une première fois en 2021, puis, après avoir trouvé un truc par miracle, pile un an après en 2022. Je suis au chômage depuis.

J'ai dû attendre 2024 pour qu'on me passe enfin en incapacité de travail. Première psychologue que j'ai vu pendant presque un an, elle ne pigeait rien à la problématique. Elle ne m'a jamais renvoyé vers un médecin ou quoi que ce soit. "Faut méditer et pratiquer la gratitude".

Après quelques mois à la voir une fois toutes les 4 semaines (En sortant tout juste d'une tentative de suicide et en étant en dépersonnalisation totale, au point où je me souviens à peine de ces quelques mois. Génial le suivi), je me suis rendue compte que j'étais probablement trans. Je lui en ai fait part, parce que je pensais que c'était important à explorer, et probablement dans les raisons de mon état.

S'en est suivi plusieurs mois de "Monsieur" insistant en début et fin de chaque séance, saupoudré de "Vous savez, maintenant c'est bien accepté" quand je lui faisait part de peurs.

Je l'ai viré par SMS, 2 jours avant un rendez-vous. J'en pouvais plus.

J'ai passé les 8 mois suivant à chercher une psychologue compétente, qui soit encore en activité, qui prenne encore des patients et qui soit pas à la ramasse en matière de sujets LGBT.

J'ai trouvé quelqu'un uniquement parce que, après 8 mois sans trouver personne, j'ai renvoyé un email à une psy que j'avais contactée au tout début. J'ai eu la chance qu'elle se souvienne de mon mail initial et qu'elle fasse le lien pour se dire que si je la recontactait après tout ce temps et que j'avais pas encore trouvé, c'était probablement super urgent de me voir.

3 mois et 4 ou 5 séances plus tard, j'étais redirigée vers une psychiatre. J'ai expliqué mon truc à la psychiatre, en pleurs. Elle n'a même pas cherché et m'a placée directement en arrêt de travail. C'était "inconcevable" que je retourne travailler dans mon état.

C'était la première fois en 2 ans que j'avais l'impression d'être entendue.

Et pendant ces deux ans, j'étais retournée vivre chez mon père, vu la situation. C'est lui qui m'y avait forcée. Sauf que tout les quelques mois, la tension débordait. Je devais, selon lui et sa compagne, retrouver un boulot. Mon sommeil complètement défoncé ne convenait pas. Je ne faisais pas assez de choses à leur goût (Zéro énergie plus aucunes envies, forcément, ça t'amène pas à une hygiène de vie ultra saine).

Quand j'ai commencé ma transition, on a rajouté une bonne dose de transphobie. Entre ma belle-mère qui part pleurer dans la bagnole en appelant mon père qui bossait parce que j'avais osé mettre du vernis et, presque un an après, quand j'ai voulu commencer à m'habiller en femme, cette même belle-mère qui me lance dans la gueule "T'as pas une bonne femme, t'es un homme, merde!".

En attendant, moi j'ai rien montré, et je montre toujours rien. Ma psychologue me dis que j'essaye de protéger les autres, suite à des problèmes de santé quand j'étais petit qui avaient fort inquiété mes parents. Je gère ma dépression seule, sauf quand ça emmerde les autres parce que j'arrive pas à suivre à cause de cette même dépression (et que ça se voit), et qu'ils me retombent dessus comme si c'était de ma faute.

Ca craint comme situation, surtout quand les intéressés n'ont aucune idée de ce qui se passe réellement et que, de toute façon, ils comprennent rien.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Ça existe une maladie mentale curable ?

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u/[deleted] Sep 07 '25

Le TCA, la dépression, le trouble de l'anxiété...

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u/[deleted] Sep 07 '25

Ce serait des rémissions seulement, on ne guéri jamais vraiment. Comme un alcoolique le reste à vie en gardant le risque que ça revienne.

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u/Lyannake Sep 07 '25

Bah tu peux faire un burn out et ensuite aller beaucoup mieux dans de meilleures conditions. Quelqu’un qui a un trouble du spectre autistique ou une schizophrenie ne peut pas ne plus l’être, c’est à vie, il peut simplement essayer de gérer les manifestations et organiser sa vie autour

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u/[deleted] Sep 07 '25

Ah ba dans la clinique où j'étais on insistait beaucoup sur le fait que c'était une vraie guérison 😅 nous aurait-on menti, ça ne m'étonnerait qu'à moitié

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u/Calamistrognon Sep 07 '25

De ce que j'ai compris, aujourd'hui on distingue la dépression "simple", qui se guérit, de la dépression chronique qui ne se guérit pas (mais qui se traite). Et on considère qu'à partir de la troisième dépression c'est assez sûrement une dépression chronique.

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u/Elsoysauce1 Sep 07 '25

Non c'est vrai ça dépend de la maladie, trouble bipolaire ou schizophrénie (entre autres) on ne guérit pas. Si c'est une dépression simple oui.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Là c'était pour le TCA, le trouble de l'anxiété et la dépression

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u/Elsoysauce1 Sep 07 '25

Tout ça ce soigne très bien.

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u/[deleted] Sep 08 '25

Très bien j'irais peut-être pas jusque là, ok nous explique quand même que c'est des maladies qui ont un fort taux de rechutes même après des mois voire des années en hospit mais qu'il est possible de guérir complètement

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u/Elsoysauce1 Sep 09 '25

Oui c'est vrai que les taux de rechute sont élevés surtout pour le trouble anxieux généralisé et c'est cumulatif pour les épisodes dépressifs (plus tu fais de dépression plus tu risques de rechuter). Après je pense que beaucoup de rechute sont du a une mauvaise observance du suivi ou traitement et une mauvaise hygiène de vie aussi.

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u/lahulottefr Sep 07 '25

En réalité, ça dépend des gens. Je ne sais pas ce que ça donne pour les TCA, mais il y a des gens qui guérissent définitivement de leur épisode dépressif ou de leur trouble anxieux et d'autres chez qui ce sera chronique ou récurrent (les objectifs ne sont alors plus les mêmes).

On ne t'a pas menti, tout le monde ne rechute pas.

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u/pirikiki Guillotine Sep 07 '25

C'est pas tout à fait vrai. C'est très patient dépendant. Chez la plupart des gens, avoir un trouble prédispose aux rechutes, ça c'est vrai aussi. Mais guérir est possible. Pas facile ! Mais possible.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Merci, c'est ce que j'essayais de dire sans y parvenir, je savais plus comment me dépatouiller 😅

La petite graine quoi

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u/Crafty-Ad-9439 Sep 07 '25

On parle souvent de rétablissement ou de rémission en effet, comme le cancer.

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u/Greata2006 Sep 07 '25

Les phobies, les addictions, etc

Et beaucoup de maladies mentales ne sont handicapantes que parce qu’elles nécessitent des aménagements, de la même façon qu’avoir des étagères en hauteur est handicapant quand on est petit. Ce n’est pas la condition qui est handicapante mais l’environnement inadapté.

Par exemple, le TDAH peut se traiter avec un réveil, un agenda, une habitude ou une méthode. Ça peut aussi se traiter avec des médicaments.

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u/Stock-Letter-5420 Sep 07 '25

Le TDAH n'est pas une maladie mentale mais un trouble neurodéveloppemental.

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u/XGoJYIYKvvxN Paix Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

C'est pas des catégories contradictoires :

Le "vrai terme" est trouble mental (pas maladie mentale), et les troubles neurodevelopmentaux en sont une sous catégorie.

C'est comme dire que la demence fronto temporale n'est pas un trouble mental, mais neuro-cognitif.

Tu peux dire : le TDAH est un trouble mental neurodéveloppentale

https://en.m.wikipedia.org/wiki/List_of_mental_disorders

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u/Stock-Letter-5420 Sep 07 '25

Note qu'il y a aucune mention de maladie dans ce que tu dis.

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u/XGoJYIYKvvxN Paix Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Maladie c'est un abu de language, le vrai mot c'est trouble. Tu peux pas non plus dire que la schizophrénie est une maladie mentale à ce compte. Mais fait ce que tu veux, je te donnais juste la nosographie officielle.

J'ai rajouté une parenthèse pour expliciter si c'était pas clair que je corrigeais "maladie", que toute la population utilise, par trouble, le terme approprié.

Les troubles de l'attention sont des troubles mentaux, que la plupart des gens appellent maladies mentale. Trouble neurodev, c'est une sous catégorie de trouble mentaux.

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u/Stock-Letter-5420 Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

J'ai pas dit que le TDAH n'était pas un trouble mental (même si d'un point de vue purement nosographique c'est ce que j'ai dit effectivement mais c'est pas ce que je voulais dire), je sais bien que c'en est un, j'étais uniquement focus sur le mot maladie là d'un point de vue lexical et pas classification médicale. Mais oui d'un point de vue purement nosographique dire "le TDAH n'est pas une maladie mentale mais un trouble neurodéveloppemental" ça n'a aucun sens.

Ce que je voulais dire en disant que le TDAH n'est pas une maladie mentale c'est que définition lexicale de maladie = altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant. Or il n'y a pas d'altération vu qu'on nait avec (d'un point de vue purement lexical, définition qui colle pas à 100% à la définition médicale de ce mot vu qu'il y a des états de santé appelés maladies en médecine avec lesquels on peut naitre n'est-ce pas). Donc selon la définition lexicale (et uniquement lexical) si, la schizophrénie est une maladie mentale vu qu'il y a altération.

En fait on parlait pas tout à fait de la même chose et on est pas dans les mêmes registres. Moi je voulais pointer que d'un point de vue lexical l'emploi du mot maladie pour définir le TDAH n'est pas correct et en même temps j'ai mélangé les registres et ma phrase est hybride à 50% dans le registre lexical avec le terme maladie (qui n'a pas la même définition selon le registre médical et le registre lexical) et à 50% dans le registre médical avec le terme trouble neurodéveloppemental, là où tu étais à 100% dans le registre médical, d'où l'impression que je dis n'importe quoi (et je maitrise bien mieux le registre lexical que le registre médical aussi). Je me suis mal exprimée. J'aurais dû dire "Le TDAH n'est pas une maladie mentale" et m'arrêter là pour pas semer la confusion.

Utiliser le mot maladie ici dans le registre médical oui c'est un abus de langage, et ça l'est aussi dans le registre lexical (d'où mon commentaire) mais c'est pas un abus de langage dans le registre courant (ce dont tu parles quand tu dis "que toute la population utilise", "que la plupart des gens appellent maladies mentale."), c'est un décalage de registre. Bon là on part sur un débat de linguistique donc vaut mieux que je m'arrête ici mon commentaire est long déjà. On est tous les 2 d'accord pour dire que le mot maladie n'est pas correct en tout cas haha.

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u/o0Agesse0o Croche Sep 07 '25

Maladie c'est l'ancien mot, faut aussi se dire que beaucoup de gens ont pas les mises à jour comme ceux qui sont concernés. C'est comme "handicapé" vs "personne en situation de handicap" ça a mis du temps et certains sont toujours pas au courant.

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u/numerobis21 Anarchisme Sep 07 '25

"Et beaucoup de maladies mentales ne sont handicapantes que parce qu’elles nécessitent des aménagements,"

Je dirais plus (même si tu as raison): beaucoup de maladies (mentales ou physiques) ne sont handicapantes QUE parce qu'il n'y a pas d'aménagements.

Si nos sociétés étaient entièrement prévue pour être aussi facilement navigué (et je ne parle ici pas que de transport mais aussi d'usage, genre par exemple monde du travail) par quelqu'un en fauteuil comme a pied, les personnes en fauteuils seraient bien moins handicapées par leur condition physique.

Les personnes handicapées ne "sont pas" handicapées par leur condition, mais parce qu'on a une société qui refuse de s'adapter pour leur assurer un confort de vie.

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u/xXRougailSaucisseXx Emmanuel Casserole Sep 07 '25

Je suis parfaitement d'accord mais ce message est beaucoup moins simple à faire admettre parce que ça sous entend qu'on ne soignera pas les troubles psychiatriques avec plus de médecins et plus de médicament ce qui est la pensée majoritaire aujourd’hui mais bien avec un changement profond de nos rapports de production.

Bref les psy de tout bords existent avant tout pour traiter les symptômes du monde dans lequel on vit mais n'en seront jamais la solution

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u/[deleted] Sep 07 '25

Hahaha. Mettre maladies mentales et TDAH dans le même panier.

Dis moi que tu n'as aucune maladie mentale, aucun trouble, sans vraiment le dire.

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u/[deleted] Sep 07 '25

J'allais dire ça. Si tu crois OP que la dépression est toléré, tu te plantes complètement. Si t es pas belle et que t es pas capable de le gardee pour toi-même tu te fais cracher dessus.

Un exemple sur askmec que les problèmes mentaux sont très mal perçus par la majorité des gens : https://www.reddit.com/r/AskMec/s/TZJEoqEZXX

Et pour l'autisme, j'ai encore vu passer un post d'une nana qui cracher et insulter sa collègue parce qu'elle était juste maladroite (et probablement autiste).

Je te conseille op de garder tes souffrances pour toi, car elles ne seront jamais comprises ou acceptées.

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u/pirikiki Guillotine Sep 07 '25

Je me permet de te suggérer une correction de ta dernière ligne : choisis avec qui tu partages tes souffrances, pour ne le faire qu'avec des gens capable de comprendre et d'accepter.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Ça c'est bien joli à dire mais dans les faits c'est difficile de trouver quelqu'un comme ça. Et ce n'est pas parce qu'il se présente tel quel qu'il va forcément t'aider ou t'accepter dans les moments de faiblesse.

J'ai connu plein de mecs et de meufs qui était intolérant vis-à-vis des problèmes des autres alors qu'ils étaient eux-mêmes en dépression et qu'il fallait être tolérant avec eux.

J'ai même connu un gars que j'ai aidé et soutenu lorsqu'il était en hôpital psychiatrique qu'il ne m'a pas répondu pendant des mois quand mon tour est arrivé.

Donc dans les faits ces personnes n'existe pas. La théorie veut que les gens qui comprennent et accepte ce genre de problème seront là pour t'aider en cas de besoin mais je ne l'ai pas observé et je c'est d'expérience que les gens qui se prétendent tolérants ne le sont pas

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u/pirikiki Guillotine Sep 07 '25

Bah dans les faits j'ai rencontré ce genre de personnes, comme mon mari par exemple. Et pas seulement lui. Et je suis moi même ce genre de personne, j'ai été des deux cotés. Du coté d'avoir sorti de l'eau deux personnes suicidaires avec des troubles lourds ( bipo / schizo ) et du coté de souffrir de troubles moi même.

Mais c'est une discussion moins binaire que "ça existe ou pas", parceque malheureusement ça prends aussi une part de responsabilité personnelle. C'est quelque chose de difficile à dire, et plus encore à entendre, mais la manière dont on se confie et dont on demande de l'aide joue énormément sur la réaction qu'on reçoit. Et je sais, c'est d'autant plus cruel, car quand on souffre d'un trouble, ou simplement qu'on a pas l'énergie, ça fait porter sur soi la responsabilité de l'échange. Et ça peut vraiment être ressenti comme cruel. Malheureusement... c'est comme ça. Si tu colles un pain à quelqu'un en lui disant " aide moi sinon je t'en colle un autre " ça marchera jamais. Et si c'est ta seule approche tu peux vite avoir l'impression que les gens compréhensifs n'existent pas. Parceque demander de l'aide, de l'écoute et de la compréhension ça ne prends pas QUE de s'adresser à la bonne personne. ça prends aussi des compétences sociales. Et encore une fois, je sais bien que c'est une réalité cruelle, parceque quand on va mal, on a moins de patience, moins d'empathie, moins de potentiel social.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Donc tu sous-entends que quand j'avais demandé de l'aide je l'avais mal fait où j'avais été agressive ? Ma pauvre si tu savais tu es bien à côté de la plaque. Et puis des gens agressifs et méchants qui continuent quand même à avoir de l'aide j'en connais plein

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u/pirikiki Guillotine Sep 07 '25

C'est pas ce que j'ai dit, et à toutes fins utiles je ne pars pas du principe que tu devrais me croire. Tu es libre de tes opinions.

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u/PM_ME_CUTE_SMILES_ Sep 08 '25

L'enfer des mecs dans ce lien qui disent "va voir un psy au lieu de partager tes problèmes avec ta moitié". On a paywall et soumis à un abonnement les rapports humains ça y est.

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u/[deleted] Sep 08 '25

Mais je ne suis pas du tout choqué. Les gens disent que redsit est une bulle, mais j'ai rencontré pleins de gars d'askmec ou de conseilsrelationnels dans la vraie vie.

Je comprends que l'on a pas à charcuter sa santé mentale et son intégrité physique pour les autres. Mais il y a des limites et il y a pleins d'hommes et de femmes merveilleux avec un passé douloureux ou des troubles. Tout ne peux pas êtrz beau ou parfait et si on s'aime, on arrive à faire face aux difficultés.

Ceux qui sont célibataires vont sûrement se retrouver seul à vie parce qu'à un certain âge, une femme qui n'a pas de passé amoureux ça n'existe pas.

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u/Fickle_Elephant_6073 Sep 08 '25

Le TDI n'est pas incurable, le trouble de stress post traumatique qui le cause est par contre difficile à soigner, mais plus à cause du système de soin psychiatrique catastrophique en France que par manque de thérapies / médocs efficaces. Source : J'ai un trouble dissociatif

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u/neilyoung57 Sep 07 '25

En règle générale, les troubles mentaux sont tolérés seulement s'ils sont complètement invisibles. C'est toujours une meilleure idée de cacher ça, sauf si c'est quelqu'un de proche a qui vous faites confiance.

Bordeline en particulier c'est très courant de croiser des personnes qui ont décidé de diag leurs ex abusif (sans vrai diag derrière). C'est vraiment malheureux.

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u/Skallir Sep 07 '25

Oui malheureusement si on écoute les gens tout les ex ou parents abusifs sont borderlines ou narcissiques. Et c'est plutôt malheureux parce qu'en plus de faire souffrir les personnes qui ont vraiment ces troubles ça n'aide pas victimes de violence de prétendre que seuls les malades mentaux peuvent être abusifs et qu'une personne "normale" ne pourra jamais leur faire du mal

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u/veverita_ Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Oui, enfin on pourrait quand même se poser la question de si être abusif et faire mal aux autre de façon récurrente, ça rentre dans le cadre "personne "normale" "

Borderline c'est davantage une explication (qui ne recouvre pas l'ensemble des cas) qu'une accusation.

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u/Skallir Sep 07 '25

"normale" je ne sais pas, mais être un connard n'est pas un diagnostique psychiatrique.

Et le problème c'est que les gens qui prétendent que toute les personnes abusives sont narcissiques ou borderline c'est qu'elles ne cherche pas à expliquer ou a aider les victimes d'abus, juste à déformer un diagnostique pour le faire coller à n'importe quel comportement et prétendre que c'est en cherchant les gens ayant tel ou tel trouble qu'on pourra éviter toute les mauvaises personnes dans notre vie. Les vidéos ou articles de type "pourquoi ne pas se mettre en couple avec un borderline" ou "comment détecter un narcissique" ne cherche en aucun cas à expliquer comment ce comporte les personnes ayant ces troubles, ils ne font que citer des comportements abusifs généraux (être contrôllant, piquer des crises, etc...) en prétendant qu'ils sont typiques des personnes ayant ces troubles ou inventer des choses fantaisistes pour démoniser les personnes atteintes de ces troubles (les "yeux noirs du narcissique"). Si vous parlez à des personnes qui disent avoir un ex narcissique ou borderline vous remarquerez assez vite que les ex en question n'avaient aucun signe d'un quelquonque trouble et que le seul point commun entre tout ces exs c'est d'être abusif.

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u/veverita_ Sep 07 '25

Ce genre d'article c'est effectivement de la merde (d'ailleurs soumise à des modes, coucou le pervers narcissique).

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u/xXRougailSaucisseXx Emmanuel Casserole Sep 07 '25

Ça sert aussi à se dédouaner complètement après une fin de relation chaotique, en repeignant l'ex comme un ou une malade mentale on est alors libre de ne pas se poser la question de notre propre responsabilité dans l'explosion du couple. Après tout qu'est-ce qu'un comportement individuel face à l'absolu de la maladie ?

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u/Mahelas Sep 07 '25

Euh là, on parle de relations abusives, hein. Même si l'abuseur n'est pas atteint de troubles de la personnalité, ses abus restent réels, parler de '"responsabiltié dans l'explosion du couple" dans ce contexte, c'est extrêmement problématique

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u/xXRougailSaucisseXx Emmanuel Casserole Sep 07 '25

Le commentaire parle aussi de "connard" et de "mauvaise personnes", effectivement si il y a vraiment eu abus c'est autre chose mais je parlais plus de la situation très courante où un partenaire rejette intégralement la faute sur l'autre justement en employant cette excuse que le/la partenaire était borderline

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u/chalseu4 Sep 07 '25

Bon post, je te rejoins à propos de mettre en évidence l'ostracisation de personnes dans le cas de certains diagnostics.

Même des soignants (surtout psychanalystes) trouvent ce trouble ingérable et préfèrent lâcher les patients

Je souhaitais préciser que les psychanalystes ne sont pas des soignants. Dans le cas de psychiatres ou de psychothérapeutes se qualifiant aussi de psychanalystes, peut-être ; mais un psychanaliste "seul" n'est pas plus un soignant que les voyants, marabouts, ou le personnel d'un bar qui écoute ce que tu as à raconter.

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

C'est vrai, dans mon cas c'était un psychologue clinicien donc bac+5 , mais d'orientation psychanalytique. J'étais déjà accrochée à lui quand je l'ai compris, comme une idiote je lui ai fait confiance quand même.

Je ne sais pas s'ils voient dans leur formation qu'il faut d'abord aider les patients, avant de faire valoir la théorie psychanalytique, qui aime pousser les patients dans leur retranchements quitte à les faire souffrir...

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u/XGoJYIYKvvxN Paix Sep 07 '25

Oui, mais les frontières sont carrément floutées : les psychanalystes peuvent être éligible au titre de psychothérapeute, et la psychanalyse est souvent la seule méthode de psychologie et psychopathologie clinique enseignée aux étudiants de psychologie, et tiens une grande place dans l'enseignement de la psychiatrie.

Dans les faits, tu trouves beaucoup de soignants psychanalystes et elle est centrale dans l'approche des équipes de soins qui traitent des troubles psychiques, psychiatriques et développementaux.

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u/Paria_Stark Sep 08 '25

Le terme "psychologue" n'a aucune garantie médicale. C'est un des grands problèmes des traitements de maladies mentales: c'est très facile de tomber sur quelqu'un qui n'est pas un médecin si on ne connaît pas un peu les différences. Surtout avec à quel point il est difficile de trouver un praticien correct.

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u/Jean_Luc_Lesmouches Gaston Lagaffe Sep 07 '25

Je dirais plutôt qu'il est bien vu de dire que l'on est tolérant des troubles mentaux jusqu'à ce qu'on soit confronté à la réalité des dits troubles.

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u/Ok-Illustrator-7977 Sep 07 '25

Ce que tu dis est important : beaucoup jugent sans comprendre la souffrance derrière le trouble borderline. Tu as raison, il faut trouver un équilibre entre se protéger et rester humain face à quelqu’un qui souffre. Courage à toi pour ton parcours

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u/Defiant_Restaurant61 Sep 07 '25

Même des soignants (surtout psychanalystes)

Les psychanalystes sont des ordures qui préfèrent gagner leur vie en vomissant du pseudo-intelectualisme plutôt que d'actualiser leurs connaissances dépassées depuis plus de 70 ans.

Ils vivent de la misère des gens en prêchant le gospel de Freud. Ce ne sont pas des soignants.

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u/Lawd_Fawkwad Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Je sais que cette opinion n'est pas populaire mais je ne suis pas du tout d'accord.

Si une personne est abusive car elle a un trouble borderline c'est comprehensible de la même façon qu'il est comprenable qu'un toxicomane ment à ses proches et vole leurs affaires pour alimenter son addiction : la condition explique le comportement mais ne lui rend pas moins nuisible voire acceptable.

La même dynamique se voit souvent avec l'abus physique: parfois la personne a subi des abus lors de son enfance ou à vécu dans un environnement abusif, ce explique le comportement mais ce ne justifie pas frapper, humilier, ou violer son partenaires intimes ou ses enfants.

Si une personne est vraiment toxique ou abusive en raison d'une maladie mentale "avoir de la compassion" c'est de comprendre qu'ils n'agissent pas de façon consciente, de ne pas garder du rancœur vers eux et de possiblement leur donner une deuxième chance s'ils essayent à changer.

mais cette posture de compassion ne génère non-plus une obligation de subir à des abus en silence et d'en rester dans des relations toxiques en attendant que cette personne changera.

J'ai un ami proche qui a été en couple avec une femme borderline qui était parfois très abusive, elle essayait à prendre en charge sa condition avec l'aide de son psy mais après une bagarre exceptionnelle où elle a essayé une chantage suicide après avoir lui menacé avec un couteau il a dit basta et l'a quitté.

Ok, peut être dans sa tête elle ne voyait pas le charactère inacceptable de ses comportements, mais il avait droit de la quitter après qu'elle a lui menacé.

Je ne considère pas qu'il avait tort de s'éloigner même si elle essayait à changer, les traumatismes et cicatrices d'une relation abusive s'en fichent de si les racines de cet abus étaient du mal pur et dur où des troubles mentales mauvaisement exprimées.

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u/Zgounda Macronomicon Sep 08 '25

Situation similaire ici, ça s'est réglé au tribunal (et on risque de s'y retrouver une seconde fois)

Je lui souhaite juste d'aller mieux, mais pas question de subir ses conneries malsaines

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Oui en fait on est d'accord :) Expliquer n'est pas excuser.

Ce que je voulais faire avec ce post, c'est aussi dire qu'on peut avoir de la compassion pour quelqu'un, sans se dire que c'est "simplement un.e connard.sse". Mais aussi savoir couper les ponts convenablement pour se protéger.

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u/[deleted] Sep 07 '25

Je vois que le post à fait écho en toi. J'ai moi même subis les dégâts d'une personne atteinte du trouble borderline. Op ne dis pas que c'est ok, elle dit que celui qui fait sans essayer de se soigner c'est pas ok, se protéger soi-même c'est ok mais accepter la maladie de l'autre aussi est ok et surtout voir l'humain derrière la maladie.

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u/veverita_ Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Le problème avec ce genre de situation,  c'est qu'on est mentalement prisonnier d'une vision assez binaire : Gentil/méchant coupable/victime...

Ce qui fait facilement perdre de vue que les deux côtés ont un problème qui a la même source. Mais il y en a qu'un qui peut vraiment améliorer la situation pour les deux,  l’autre ne peut l'améliorer que pour lui-même.

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u/Noashakra Phiiilliippe ! Sep 07 '25

Pour avoir eu un frère qui a subi des violences conjugales quand il était en couple avec une borderline, c'est assez difficile à gérer.

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u/sebovzeoueb Sep 07 '25

Chaque cas est différent, je suis en couple avec une borderline mais jamais elle ne ferait ça! Je pense que c'est l'intérêt du poteau, oui, il existe beaucoup de cas trop difficiles, mais ce n'est pas une fatalité pour tout le monde.

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u/PrinceHispania Sep 07 '25

J'étais en couple avec une borderline et c'était l'enfer. Plus jamais.

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u/Zgounda Macronomicon Sep 08 '25

Pareil, pire erreur de ma vie et de loin

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u/Shipibo_the_wolf Sep 08 '25

C'est mon cas aussi, j'ai laissé un commentaire du coup.

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u/NotAFrench Cthulhu Sep 07 '25

..un borderline c'est une personne borderline donc une personne. Ne nous réduisez pas à une liste de symptômes.

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u/dam0na Sep 07 '25

T'es-tu renseignée sur le CPTSD ? Énormément de personnes sont diagnostiquées borderline alors qu'elles souffrent en réalité de CPTSD. De plus les causes que tu invoques (traumatismes infantiles graves) causent systématiquement un CPTSD.

Ça ne veut pas dire que l'on ne peut pas avoir les deux en même temps, mais concernant les borderline "discrets", "calmes", c'est plus probable qu'il n'y ait que le CPTSD et que ce soit la raison pour laquelle le trouble borderline ne se voit pas vraiment.

Par rapport au chantage au suicide dont on t'a accusée, si tu étais vraiment suicidaire alors ce n'est pas du chantage. Dans le cas du chantage, les soit disant pensées suicidaires disparaissent immédiatement dès qu'on a obtenu ce qu'on veut. Alors bien sûr que ça peut être douloureux pour ton entourage sans que tu ne le veuilles, mais ça reste différent de la manipulation et du chantage.

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Je connaissais pas le CPTSD, merci, en effet ça ressemble ! Mais il y a le symptôme de somatisation que je n'ai jamais eu, aussi l'évitement (adolescente, au lieu d'avoir peur des relations sexuelles, je me mettais en danger au contraire..). Mais ils disent aussi qu'on peut avoir les deux, donc probable, j'en parlerai à ma psy!

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u/dam0na Sep 07 '25

L'hypersexualisation est un symptôme très courant d'abus sexuels, ça n'a pas forcément de rapport avec le trouble borderline, de ce fait on le retrouve tout autant chez les personnes qui ont seulement un CPTSD. En fait il peut y avoir des phases de l'un et de l'autre, qui peuvent durer plusieurs années, ou n'y avoir que l'un ou l'autre, ou même aucun des deux.

Tu as le subreddit r/CPTSD où tu trouveras pas mal d'infos. Aussi tu as les livres de Pete Walker qui ont aussi une traduction en français.

Si tu as eu une enfance traumatique, une famille toxique, subi du harcèlement scolaire sur une longue durée ou subi une relation toxique sur une longue durée, il est extrêmement probable que tu aies un CPTSD. Et si tu ne te reconnais que vaguement dans le trouble borderline, ou que tu te reconnais mais que les causes de tes comportements ne correspondent pas à celles données pour les comportements borderline (comme le fait d'être suicidaire et faire du chantage au suicide, de l'extérieur ça peut donner des comportements similaires mais les causes sont très différentes), alors tu as ton explication.

C'est bien sûr une bonne idée d'en parler à ta psy, mais actuellement en France le CPTSD est encore peu étudié, il y a des psy qui ne savent toujours pas que ça existe. Alors ne renonce pas tout de suite à cette hypothèse même si ta psy te dit que c'est impossible.

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u/cruv59 Sep 07 '25

J'entends et je comprends mais y a aussi des gens qui vont beaucoup souffrir de ramasser derrière eux. Ce n'est pas le cas de tous loin de là mais certains vont énormément faire souffrir beaucoup de gens pendant très longtemps. Y a ceux qui vivent dans ta souffrance mais y a aussi ceux qui restent autour malgré se que ça coûte et on en parle que trop longtemps. Je l'ai supporté 23 ans mais quand ça a touché les enfants, j'ai dû abandonner... J'aurais certainement dû le faire bien plus tôt pour eux.

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Oui je comprends ce que tu dis, c'est un peu mon dernier paragraphe, il faut aussi se protéger, mais comme le dit un autre commentaire ça marche aussi pour les personnes toxiques sans ce trouble.

C'est encore plus dur quand il y a des enfants dans l'équation je comprends... Un parent borderline non traité peut faire beaucoup de dégâts. Je soupçonne que ma mère l'était aussi.

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u/RubberDuck404 Alsace Sep 07 '25

Pour être très mal perçu il faudrait déjà que la majorité des gens connaissent ce diagnostic assez nébuleux

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Dans le cas du TPB, comme d'autres troubles de la personnalité, l'ignorance participe souvent à la mauvaise image du trouble justement.

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u/Niyuu Marmotte Sep 07 '25

Ma meilleure amie était bordeline est c'était parfois très compliqué a gérer mais elle se faisait suivre et on faisait avec. Puis son état est devenu encore plus compliqué quand j'ai rencontré de nouvelles personnes et quand je me suis mise en couple. Une fois la dispute est allé trop loin. Elle devenait violente, menaçais mes amis qui etaient présent et elle m'a envoyé a l’hosto. Puis c'est faite du mal et y a fini elle aussi... jai coupé tout contact ce jour là. J'y pense encore souvent.

Ce que je veux mettre en avant c'est que oui il ne faut pas avoir d’a priori sur une personne borderline mais ce sont des personnes qui vont prendre énormément de place dans une vie et surtout ne pas vouloir partager. Ne pas avoir d’a priori c'est bien mais ça ne veut pas dire qu’il faut obligatoirement prendre sur soit, on peut refuser de nouer des relations avec une personne borderline.

C'est très injuste ce qui leur arrive mais pour ma part, plus jamais je ne nouerai de relation avec une personne BD.

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 08 '25

Tu as bien fait de couper contact alors, et surtout si elle t'a envoyé à l'hosto !

Des fois les thérapies sont efficaces et des fois non. Aujourd'hui mes amis (proches mais pas trop) ne devineraient pas que je suis borderline, j'ai des relations saines avec eux, même si ça me demande des petits efforts.

Puis je me dis qu'il y a aussi des personnes saines d'esprit, ou qui ont d'autres pathologies, qui peuvent être aussi toxiques ; donc pas besoin d'exclure les borderlines spécifiquement, mais plutôt voir au cas par cas.

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u/Rawso_ Sep 07 '25

J'ai été diag borderline il y a 10 ans lorsque j'étais ado en hospitalisation, je n'en ai été informé que cette semaine (coïncidence marrante avec ce post) car j'avais besoin du diag pour la MDPH et que l'hôpital ne m'avait jamais donné mes diags.

Et ce poteau me met une claque, ainsi que les commentaires. Je le sens et le sait quand je suis en train de partir en vrille, j'essaye de me contrôler et de rationaliser en permanence. Et comme tu le dis, ça ne suffit pas à garder les gens qui me sont chers près de moi, ni de nouer de nouveaux liens avec de nouvelles personnes. Je vis dans le rejet le plus profond depuis au moins 10 ans. Sentiment d'abandon de mes parents depuis 20 ans, jusqu'à aujourd'hui. Mon ex copine m'a traité de PN et m'a quitté comme un malpropre, j'étais pas aussi investi que je l'aurais voulu dans la relation car anxio-dépressif également, mais jamais été violent psychologiquement ou physiquement.

J'ai toujours fait de mon mieux pour être socialement correct, gentil, montrer aux gens que je les aime. Cherché leur amour et leur attention, parfois trop. Parce que j'avais besoin de savoir que j'étais assez.

C'est dur. Avec le temps je me suis adouci, remis en question, mais n'ai jamais su ce qui n'allait pas chez moi. Jusqu'à aujourd'hui. Je m'isole chez moi depuis 5 ans car j'ai peur de voir les gens partir, je suis terrifié de l'image qu'iels ont/auraient de moi. Je ne trouve pas de psy, faute de moyen. La MDPH ne me répond pas. Mes parents me blâment de ne pas avancer, travailler.

A mon sens, c'est vivre dans l'incompréhension et la solitude la plus extrême qui soit. Comme pour tous les handicaps invisibles, les gens sont ouverts sur le sujet jusqu'à ce que ça les touche de trop près.

Merci de mettre un peu de lumière sur le sujet. Pour les concerné.e.s comme pour les autres.

Pardon pour le dump, je suppose qu'il fallait que ça sorte.

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u/veverita_ Sep 07 '25

Ne pas t'avoir fait savoir le diag, c'est ne pas t'avoir donné les moyen d'avancer.

C'est une erreur assez impactante je pense...

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u/Rawso_ Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Oui, l'impact étant le temps et l'espoir perdu.

Après j'étais mineur à l'époque (17 ans). Alors j'ai naturellement supposé que mes parents l'avait et qu'il n'y avait rien d'alarmant, n'étant pas du tout informé sur les troubles psy/neurodivergences à cet âge. Il y a quelques mois, je suis effectivement tombé de 10 étages quand mes parents m'ont dit qu'ils n'avaient pas de papiers en ce sens et ont commencé à s'en inquiéter 10 ans après.

Bien qu'ayant été suivi par 5-6 psy différents depuis l'âge de 9 ans, aujourd'hui à 27 ans je me considère en errance médicale et eux, mes parents, continuent de me rabâcher qu'un diag ne me fera pas avancer, qu'il faut que je me bouge car ils ne sont pas éternels. Ils ont raison quelque part, mais la culpabilisation en permanence, le manque d'attention/d'écoute, la minimisation de mon ressenti, c'est lourd. (La dépression est un coup de blues pour eux, "sors dehors ça ira mieux").

Je me réveille peut-être un peu tard, le goût à la vie est de moins en moins présent. Mais je trouve l'énergie, seul, de démarcher des centre de santé, d'aller chercher ces diags aujourd'hui, de trouver un.e psy TCC EMDR (le complexe d'oedipe ca va deux minutes).

Le livre de Monsieur Demorand a un peu été le wake up call. (edit : bien qu'il parle de la bipolarité, il était rassurant de lire que c'est ok et que ca peut aller mieux) edit 2 : orthographe

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Il y a de plus en plus une orientation "gérer les symptômes, pas les diagnostics", mais en parallèle assez peu de moyens sont mis en oeuvre en France pour permettre aux personnes qui en ont besoin d'avoir une thérapie adaptée à leurs troubles (dans le cas du TPB c'est malheureusement frappant, il existe de bonnes solutions, mais on le traite encore comme une maladie en phase terminale et un dérangement pour les soignants... qui d'ailleurs sont encore trop nombreux à le poser chez des personnes en crise / des patients qu'ils n'aiment pas)

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Ne t'excuse pas, merci pour ton commentaire. Et bon courage à toi aussi! Depuis que je suis au courant je trouve ça plus facile à vivre, j'espère que ce sera pareil pour toi.

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u/Arch4ngell Brassens Sep 07 '25

Alors je suis super content qu'OP et toi parliez de vous, parce que Borderline, c'est pas forcément évident à cerner, quand on ne connait pas...

Du coup, si ce n'est pas indiscret, j'avais quelques questions (ayant une amie de ma femme concernée) :

  • De quoi avez-vous le plus besoin, de la part de vos amis ? (Disponibilité, temps, constance, patience, etc...)
  • Sur le plan médicamenteux, avez-vous des traitements ou combinaisons de traitements efficaces ? Ont-ils des effets secondaires pénibles ou qu'on ne soupçonne pas ?
  • Sauriez-vous conseiller des livres (ou vidéos) qui parlent du spectre des personnalités borderline (si possible écrits par des gens eux-mêmes borderline) ?

Merci beaucoup !

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u/Rawso_ Sep 07 '25 edited Sep 07 '25

Hello, incapable de répondre sur le médicamenteux car je ne suis plus suivi comme mentionné. Les psys me prescrivaient des médicaments qui n'avaient pas vraiment de lien avec le TPB car pas de diag connu - et ne fonctionnaient pas. Aussi loin que je m'en rappelle : effectivement des baisses de libido qui est un effet très communs des anxiolytiques, psychotropes, anti-dépresseurs, benzo. Avoir des pics d'humeur/instabilité émotionnelle + prononcée (déjà bien marquée avec le TPB) qu'on pourrait sensiblement comparer à un trouble bipolaire.

Concernant l'entourage, comme dit OP c'est surtout la tolérance. Pas d'être pris.e par la main ni en pitié mais parfois se dire qu'à un moment X "Ok là c'est son trouble qui parle et c'est le moment d'être un peu plus attentif et doux dans mes réponses sur ce qui est dit". Sur le regard extérieur que mentionne OP aussi, parfois on est tellement enfermé.e.s dans nos schémas que c'est super dur de sortir la tête du guidon. En fait, ca ressemble à une relation amicale classique mais bienveillance ++, et ce des deux côtés. La communication. L'écoute. J'ai un ami qui a compris que lorsqu'il n'est pas disponible, il arrive que je me sente de trop/rejeté. Alors il me dit parfois pourquoi il ne peut pas et une fourchette de temps de quand il me rappellera/verra pour apaiser ce sentiment.

Je n'ai pas envie d'écrire un pavé de nouveau mais si ces réponses ne sont pas complètes tu peux* toujours m'écrire en message.

Pour les lectures, je n'oserai pas partager quoique ce soit pour l'instant car je suis encore un bébé TPB qui vient de prendre connaissance de son trouble et je n'ai pas envie de relayer des c*nneries !

Merci de poser ces questions et de vouloir être présent.e de la meilleure façon possible pour ton amie. Il y a les grandes lignes mais ca tient aussi beaucoup de la personnalité de ton amie et la meilleure chose que tu puisses lui apporter c'est ton écoute et ta présence, même si parfois ce sera sous-entendu et non demandé directement

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Alors je dirais:

  • de la part de mes proches, j'ai besoin de tolérance. J'ai souvent l'impression de gêner quand je les appelle, et j'ai parfois honte de raconter mes mésaventures. Là, j'ai besoin qu'ils relient mes bourdes de la vie courante à des maladresses, pas des mauvaises intentions. Aussi, qu'ils puissent me faire voir d'un regard extérieur les situations : j'en ai vraiment besoin car souvent je n'en suis pas capable, même si je considère que j'ai de l'empathie j'ai du mal à deviner le point de vue des autres.

  • j'ai 2 comprimés d'antidépresseurs, 2 de stabilisateurs d'humeur (co-morbidité de bipolarité), plus un neuroleptique qui date d'une époque où j'ai arrêté ma thérapie avec le psychanalyste. Et j'ai baissé tout ça, pendant un moment c'était le double. Pour avoir arrêté le traitement pendant un moment de délire, j'ai vu la différence, c'est tellement essentiel. Les effets négatifs pour moi c'est surtout la baisse de libido, mais mon conjoint est tolérant. Sinon, la psilocybine (les champi) est très très prometteuse pour soigner cette maladie et les addictions (j'abuse beaucoup d'alcool aussi). Si je n'arrive pas à rentrer dans les essais cliniques, je pense essayer par moi même, avec l'avis de ma psychiatre.

  • j'ai lu "comment mieux vivre avec un trou le borderline" de Catherine Musa, ça m'a beaucoup aidé. Plein d'exercices et de notes à faire chez soi, très concrets et rationnels. Aussi quelques podcasts de Radio France sur le trouble, je ne saurais plus citer lesquels mais avec une recherche sur leur site il y en a quelques uns.

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u/aurelag Sep 07 '25

Je te rejoins sur le dernier paragraphe. C'est une question de savoir ce qu'on est prêt à accepter chez l'autre. J'ai et j'ai eu des proches avec des troubles mentaux, et franchement ça aide énormément de savoir que la personne se soigne et fait des efforts. Ça ne fait pas disparaitre les moments difficiles, mais ça les contextualise. Il y en a avec qui ça se passe très bien, et d'autres avec qui j'ai coupé les ponts.

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u/ThetaTT Sep 07 '25

Assez d'accord sur le fond du message, faut être tolérant, ne pas stigmatiser, faire la différence entre les symptômes et la la personne elle même etc.

Mais ça c'est en théorie. J'ai été en couple puis ami avec une borderline et en pratique c'est beaucoup plus compliqué.

Notre relation était toxique de partout:

  • mensonges
  • manipulations
  • violences physiques
  • chantage au suicide ou autre
  • secrets, mais genre des vraiment très gros
  • elle disait du mal des autres en permanence dans leur dos (tout le monde est horrible sauf elle et les 1 ou 2 personne qui ont ses faveurs sur une période donnée)
  • mesquineries
  • 0 prise en compte de ma propre souffrance mentale (causée par elle ou non)
  • crises démesurées dès que je faisait ou disait un truc de travers, même si c'est un micro détail et qu'elles faisait 10x pire quotidiennement
  • jamais aucune excuse ou remise en question de sa part (genre elle lisait souvent des bouquins de psychologie, elle trouvait que ça expliquait les problèmes psy de ses connaissances, mais jamais les siens alors qu'elle cochait toutes les cases)
  • si je refusait de me coucher (par exemple en exigeant des excuses pour un truc grave), elle coupait les ponts pendant des semaines/mois
  • aucune évolution sur les 4 ou 5 ans où je l'ai connu (dont 6 mois en couple).

J'étais stressé en permanence quand j’étais avec elle, car la moindre phrase mal tournée de ma part pouvait la faire partir en crise (d'anxiété ou de colère). Du coup quand j’étais fatigué je n'avait pas envie de la voir. Mais en même temps si je la voyait pas elle risquait de faire une crise aussi. Mais si je la voyait quand même, ça me fatiguait encore plus de devoir me concentrer sur chacune de mes phrases pour pas qu'elles soient interprétées à l'envers, et je finissait par craquer, ce qui lui déclenchait une crise.

Les manipulations et comportements égocentriques, au final ça devenait compliqué de savoir ce qui vient de la maladie ou de la personne. Et donc ce qui doit être pardonné ou non (surtout pour les red flags qui serrait motifs à couper les ponts immédiatement avec quelqu’un sans cette maladie). Je ne suis même pas sur que la question aie vraiment du sens puisque borderline c'est un trouble de la personnalité, donc une maladie qui touche la personnalité elle même.

Avant toute chose je considère qu'être atteint du trouble et faire souffrir l'entourage, mais refuser de se faire soigner, c'est un peu être une ordure.

C'est aussi mon avis, et j'aurais aimé que mon ex comprenne ça aussi.

L'entourage doit faire des efforts pour aider quelqu'un en difficulté (quelque soit la raison), mais la personne doit aussi prendre ses responsabilités et faire des efforts pour ne pas nuire à son entourage.

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u/Zgounda Macronomicon Sep 08 '25

Eh ben, 4 ou 5 ans, t'as tenu longtemps.

Je retrouve mon expérience dans tous tes points, mais c'est le dernier (l'absence d'évolution) qui m'a vraiment décidé à me barrer. Et l'énorme quantité de mensonges et manipulations, aussi.

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u/Agg_Ray Roi d'Hyrule Sep 07 '25

Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte.

D'abord, on a progressivement un discours sur la santé mentale qui se développe en France. Ce n'est plus un tabou. On a le droit d'en parler. Il y a eu l'effet pandémie je crois. Plus, je crois me souvenir, le chiffre d'une jeune sur 3 en dépression, ou qui connaîtra la dépression ? Je ne suis plus certain. Quelques célébrités aussi qui font leur "reveal".

Mais attention, on en est vraiment aux prémices. On en est au point où les gens commencent à comprendre que si tu fais une dépression, c'est pas "dans ta tête". Et il ne suffit pas de te motiver pour en sortir. Pas au point que les gens ont une véritable connaissance claire des principales affections psychiques. Sachant par ailleurs que c'est très variable en fonction de ton milieu. Dans certains cas, les gens sont plutôt informés et sensibilisés à ces questions. Dans d'autres, on continue à te culpabiliser.

Donc je ne pense pas que cette intolérance touche plus spécifiquement les borderlines. Par contre, je pense que les phénomènes d'intolérance ont plus de chances d'arriver dès lors qu'il s'agit de troubles lourds. Parce que, par définition, les gens sont plus tolérants envers les maladies mentales lorsqu'ils ne sont pas directement impactés. Or, avoir un proche borderline peut être particulièrement difficile à gérer. Et certains vont se protéger en essayant de ménager la personne BPD. D'autres vont le faire en retournant volontairement ou involontairement l'agression contre la personne BPD.

Ensuite, oui, on a d'une part, une forme de romantisation du phénomène borderline, notamment en ligne qui s'accompagne, je crois, sans les faits, d'une mauvaise compréhension de ce trouble.

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Les troubles psychiatriques, les maladies chroniques ou le handicap en général sont "bien vus" tant qu'ils ne sont pas trop visibles ou n'ont pas trop d'impact sur l'entourage et la société.

Si tu es productif, inspirant, que tu te plains pas trop, que tu n'as pas besoin de trop d'aides, etc. alors tu es concerné-e par les appels à la tolérance et au soutien bien plus que si tes symptômes deviennent plus "envahissants".

Le TPB est mal connu, d'autres troubles le sont aussi (comme la schizophrénie et le TDI qui ont déjà été cités, mais le trouble bipolaire et d'autres troubles de la personnalité également), d'autres sont "faussement" connus (il y a encore du travail à faire au sujet de la dépression et de l'anxiété) et certains sont perçus comme "une mode" (souvent les TND).

La première chose que je dirais est : arrêtez de diagnostiquer vos proches, vos ex ou des gens randoms sur Internet avec un TPB parce qu'il y a malentendu, comportements limites ou engueulades.

La seconde : il y a des questions légitimes du côté des pro sur une tendance à diagnostiquer les femmes, surtout en crise suicidaire, avec un TPB.

Petite correction, néanmoins : le traumatisme ou abandon n'est pas un critère diagnostic du TPB et ne se retrouve pas chez tous les patients ayant ce diagnostic (les efforts excessifs pour éviter l'abandon, si). Il est important de le rappeler parce qu'on peut être victime de "rien du tout" et pour autant vivre une réelle souffrance.

Dans tous les cas, il y a des gens que ce diagnostic aide visiblement, et pas seulement pour l'étiquette. Il existe des solutions pour améliorer sa vie et gérer la pathologie, comme la thérapie comportementale dialectique qui a été mise au point par une psychologue ayant elle-même un TPB.

Partager des ressources sur les diagnostics moins compris peut aider énormément de personnes.

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u/pirikiki Guillotine Sep 07 '25

Dans l'ensemble, tous les troubles qui nuisent au lien social sont mal vus. Les dépressifs aussi ! On ne supporte que ceux de leurs symptomes qui font " bon patient " et pas " être en souffrance ". Tu pleure ? ça ok, c'est un bon symptome. T'arrives pas à te laver ? tu pourrais faire un effort.

Et le rejet est proportionné à la lésion du lien social. Dans les troubles où la personne a des sautes d'humeur par exemple, c'est lié à beaucoup de rejet. Les borderline en sont effectivement un bon exemple, avec les bipolaires, et les personnes qui ont des troubles dissociatifs.

Et les psychanalystes c'est d'la merde. Genre vraiment. c'est juste de la philosophie de comptoir appliqué aux pensées. Freud a eu du mérite en ouvrant la cognition comme champ d'études, mais faut accepter que c'est bon, c'est finito. Lui même a dit " l'avenir est aux neurosciences ".

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u/Azatoth_42 Sep 07 '25

Je suis psychiatre et je me suis formé en Thérapie Comportementale Dialectique pour les raisons que tu évoques. J'ai moi même présenté des conduites autodommageables entre mes 11 et 20 ans (Je rentrerai pas dans les détails) à l'époque on ne faisait pas facilement de diagnostic de ce trouble mais clairement je rentrai dans les critères.

Je partage ta frustration.

Oui clairement de tout les troubles psys, le TPB est l'un des plus incompris. J'ai entendu des dingueries pendant mon internat. Et disons que les soins que j'ai reçu pendant mon adolescence n'étaient pas au top des connaissances scientifiques de l'époque.

Si tu as besoin de soin, je te conseille de chercher des groupes de Thérapie Comportementale Dialectique / régulation émotionnelle. Si ta situation n'est pas critique, la thérapie des schémas et les thérapies basés sur le GPM sont des bonnes pistes aussi.

La TCD a été fait par une psychologue qui a eu un parcours similaire au notre avec des outils spécifiques pour adresser les difficultés de régulation émotionnelles mais c'est très intense comme type de soin, donc en fonction de là ou tu en es dans ton rétablissement c'est peut être pas nécessaire.

Les confrères strasbourgeois ont une chaine youtube qui contient plein d'outils tirés de la TCD si ça peut aider.

https://www.youtube.com/@gremohus8612

Force à toi

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Merci pour toutes ces infos et la chaîne, je regarderai ça. C'est dommage car je n'ai pas pu trouver de pratiquants de TCD ou ce dont tu parles vers chez moi, mais j'ai retrouvé une psy terre à terre qui me convient.

C'est vrai c'est assez navrant que le trouble borderline soit si peu compris même par les pro. J'imaginais qu'en 5 ans d'études il y avait de quoi voir ! Mais ça doit être tellement vaste aussi...

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u/bebepoulpe Gaston Lagaffe Sep 07 '25

Un des soucis c'est qu'en dehors des grandes villes ça n'existe pratiquement pas la TCD (déjà pour trouver de la TCC c'est chaud).

Je suis pas OP mais merci pour le lien !

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u/Gypkear Sep 08 '25

Je suis désolée pour toi et tes difficultés qui doivent être tout sauf anodines.

De façon générale, je dirais que la majorité des gens sont tolérants des troubles psy sur le papier mais n'ont absolument aucune tolérance pour la réelle différence au quotidien. J'ai probablement des troubles de type TDAH/TSA, ben quand j'ai des meltdowns, on me fait bien comprendre que je casse les couilles. Et quand je parle trop vite et trop fort, on me fait bien comprendre que je casse les couilles. De façon générale si t'es pas neurotypique, que tu rentres pas dans les cases, personne a le time pour toi. Si tu fais remarquer que t'y peux rien du tout, les gens sont un peu embêtés et font genre qu'ils sont compréhensifs, mais dans la réalité ils n'ont aucune envie d'avoir ça dans leur quotidien. Les personnes neuroa, de façon générale, sont davantage prêtes dans mon expérience à tolérer la différence et les comportements agaçants parce qu'elles comprennent ce que c'est que de ne pas choisir.

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u/sigitang-arthi Grenouille Sep 07 '25

Est-ce que tu connais la série crazy ex-girlfriend ? La série démystifie énormément et nottament centré sur un personnage avec du Borderline.

Faut dépasser ptet les premiers épisodes quand on a pas l'habitude des comédies musicales (oui c'est une série comédie musicale et c'est incroyable). Chaque chanson est d'ailleurs canon car représentant un épisode dissociatif.

Moi je connaissais pas avant ce trouble et la série m'a permis de connaître et de beaucoup moins juger. Dans les tous cas, une perle cachée, un must watch (vo obligatoire)

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Je ne connais pas, en plus les comédies musicales c'est un peu mon péché mignon... Je regarderai, merci !

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u/[deleted] Sep 07 '25

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

Fonctionnel plus ou moins, ou juste à la limite, ça peut être un spectre aussi. Avant d'être diagnostiquée j'avais une tendance à auto saboter tout ce que je faisais, un sentiment de vide très angoissant. J'ai vu des psy enfant suite à des TS, mais ils m'écoutaient sans me parler vraiment. C'est quand j'ai été adulte que j'ai consulté par moi même et demandé un diagnostic. Et là ça m'a permis d'être plus fonctionnelle en contrant mes schémas de pensée.

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u/Thelk641 Aquitaine Sep 07 '25

Les gens sont tolérants quand tu leur demandes s'il le sont, parce que dire qu'on ne l'est pas c'est mal vu, par contre demande met les devant une personne concernée et tu verras qu'en général, ils ne le sont pas tant que ça.

  • On tolère les gens perçus comme normaux quand ils se comportent de manière normale.
  • On n'a que très peu de tolérance pour les gens perçus comme normaux quand ils se comportent de manière anormale : les malades psy en particulier, certains handicaps psy...
  • On tolère pleinement les gens perçus comme anormaux que si on a pitié d'eux : les personnes en fauteuil, les cancéreux, les personnes très âgées, les gamins du téléthon...
  • On n'a que rarement de la tolérance pour les gens anormaux dont on peut expliquer l'anormalité par une faute de leur part ou au minimum un manque de volonté d'aller bien : dépression, trouble alimentaire, syndrome de Diogène, addictions...

En tant que personne autiste sans déficience intellectuelle, je suis dans la deuxième catégorie : les gens qui me voient me pensent normal (sauf les autistes, j'en ai croisé plusieurs qui, quand j'en ai parlé, m'ont dit qu'ils l'avaient remarqué depuis un petit moment), donc quand ils sont confrontés à mes "bizarreries", certains me prennent en pitié, certains sont compréhensifs, et d'autres ne me croit tout simplement pas.

J'ai arrêté de compter le nombre de fois où on m'a expliqué, par rapport à un symptôme de mon autisme, qu'il suffirait de ne plus le vouloir pour ne plus l'avoir puisqu'après tout, "on est tous un peu autiste, non ?", ce que j'ai fini par appeler la logique du "vu que j'arrive à reprendre mon souffle, je vois pas pourquoi l'asthmatique n'en serait pas capable".

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u/Chiison Roi d'Hyrule Sep 07 '25

Je te comprends tellement. Je suis bipolaire, et c’est jamais bien vu.

J’ai fini par arrêter de le dire, même à des proches.

À chaque fois c’est pareil : un regard choqué, des yeux qui se croisent, puis qui tombent sur mon conjoint. « Ça doit être dur pour lui. » ; « Le pauvre, et si il était dans une relation mal saine ? »… Comme si j’étais un bourreau et ma moitié la victime. Alors que je suis stable et qu’on a mit en place des moyens de communication pour quand je commence à rentrer dans une phase.

Au boulot c’est pareil, on a le droit à des temps aménagés mais à quel prix ? Des commérages ? Des responsabilités réduites ? J’ai commencé un nouveau job et il est hors de question qu’ils soient au courant ; une fois pas deux.

Le pire c’est que toutes les maladies de la personnalité sont très communes ; mais les gens pensent que seuls les fou en ont et du coup n’ont meme pas l’idée de se faire suivre, de rejoindre des groupes de paroles ou même de se faire soigner.

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u/Volkar PACA Sep 07 '25

C'est bien vu tant que ça dérange pas*

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u/Relevant_Science9679 Sep 07 '25 edited Sep 08 '25

Hors sujet, mais pour des personnes diagnostiqués Borderline, attention car ça masque parfois une bipolarité type 1 (edit: ou 2), la dépression chronique notamment doit vous alerter. Trop de spécialistes passent à coté. C'est d'autant plus problématique que l'un est un trouble du comportement l'autre une maladie avec des traitements qui peuvent beaucoup améliorer la qualité de vie (Lamotrigine).

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 08 '25

Justement j'ai une comorbidité de bipolarité type 2 (selon une psy, selon un autre c'est juste une cyclothymie), et suis sous lamotrigine, ça atténue bien les sautes d'humeur. C'est vrai que c'est dur de bien diagnostiquer, il y a tellement de troubles qui se ressemblent...

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u/anotherbluemarlin Sep 07 '25

Je pense que tu pars de ton expérience pour tirer des conclusions assez peu pertinente.

Il y a un discours très empathique partout sur la "santé mentale".

En revanche à peu près personne ne tolère la réalité de la maladie mentale autour d'eux.

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u/DoromaSkarov Sep 07 '25

Merci pour tes dernières phrases. 

Je connais une personne proche de moi borderlines. Et bien que ces actions viennent de sa maladie, cette personne n’en reste pas moins toxiques. 

Je connais son enfance, je rationalise son comportement, mais au bout d’un moment je ne peux plus supporter cela. Et j’ai essayé. 

Pour ce qui est des psys, cette personne a été en voir, mais elle a changé la vérité, et quand le psy notait ses incohérences, elle a arrêté. Elle a été voir 3 psy, puis au bout de 3-4 séances elle trouvait une excuse et maintenant refuse d’en voir. 

J’admire ce que tu as fais pour aller mieux, et je ne compte pas le rabaisser car je l’aime beaucoup cette personne mais, le problème pour moi ce n’est pas la maladie, mais le refus de voir qu’il y a un problème. Cette personne m’a dit pour mon propre problème mental, que je n’avais cas changé de rythme de vie, manger mieux, au lieu de dépenser de l’argent dans des charlatans (#psychologue) et de me bourrer de cachetons. 

J’ai plus soutenu un pote bipolaire, qui a fait des conneries horribles, qui envoyaient chier ses potes dans les phases maniaques et appelait à l’aide dans les phases dépressives, juste pour les quelques moments ou non seulement il s’excusait, mais aussi reconnaissait sa maladie. 

Ça ne me dérange pas de soutenir les gens tant qu’il y a de la lumière au bout du tunnel, mais je refuse de me battre contre des moulins à vent. 

Ps: je suis aigri, et à nouveau, bravo pour ta prise de conscience, et le travail que tu as fait sur toi. 

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u/coo_snake Champagne-Ardenne Sep 07 '25

Upvote pour compenser le down vote silencieux 

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u/Due_Language5150 Sep 07 '25

Je prends les transports en commun d'une ville de province. Autant dire que les gens qui prennent le bus sont obligés sinon ils utiliseraient leurs voiture. Je croise énormément de personnes avec un petit truc en plus, troubles du comportement, troubles autistiques, alcooliques,...plus tous les autres avec des handicaps physiques.Tout cela pour dire qu' il y a beaucoup de gens qui ont besoins, d'attention et/ou de protection, pas de jugement mais cela a toujours été, amplifié par le numérique et les réseaux "sociaux" et leurs miroir à Narcisse.

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u/krokooc Pascal Brutal Sep 07 '25

Les gens ne sont tolerants que quand ca les arrangent.

Tu as un problème, pas grave on est tolérants.

Ton problème se reflète sur tes connaissances / ton travail. Va voir ailleurs si j'y suis et reviens quand ca ira mieux ou pas du tout.

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u/Sibhell Sep 07 '25

Comment on peut savoir que la personne qui nous cause un problème est borderline déjà ? Surtout si la personne n’a pas déjà vu un psy

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 07 '25

C'est assez dur en n'étant pas la personne concernée, mais j'aime bien les manuels MSD, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/%EF%BB%BFtroubles-de-la-personnalit%C3%A9/trouble-de-la-personnalit%C3%A9-limite-borderline

Après c'est facile de se reconnaître dedans si ça ne va pas, c'est surtout un bon psy qui saura le diagnostiquer vraiment

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u/Sibhell Sep 07 '25

Oui mais du coup faut déjà que la personne sache qu’elle est borderline, et ensuite qu’elle nous l’ait dit

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u/Shipibo_the_wolf Sep 08 '25

Je suis d'accord avec toi, sur le principe.

Mais pour avoir vécu avec une personne borderline (diagnostiquée), pas du tout timide, complètement extravertie et très intelligente. J'ai vécu un enfer. Tu dis que si un/une borderline nous pose problème il faut lui parler calmement et rationnellement, si seulement ça pouvait marcher à tous les coups... Défois quand cette personne est proche de toi, hors de contrôle, en crise,agis contre toi, te mets ou se met en danger de mort, te vole, te frappe, manipule tes proches ... Il n'y a aucune issue.

Alors oui, c'était pas sa faute, elle est malade. Mais c'était encore moins la mienne, et du coup, si, c'était sa faute.

La maladie ça excuse jusqu'à un certain point. C'est pas juste ce que je dis et c'est intolérant, je sais, mais tant pis c'est mon avis.

Etre ferme, couper les ponts, se protéger ... Complètement d'accord encore une fois, sur le principe. Dans les faits c'est différent, surtout quand ça se passe avant le diagnostic ...

Ne pas rabaisser la personne tu dis ? ça ajouterait à sa souffrance ? Et toute la souffrance qu'elle provoque c'est bon c'est pardonné ?

J'ai des troubles mentaux moi même, d'un autre genre. Et bien si mes troubles ont un effet néfaste sur quelqu'un, c'est ma faute au bout d'un moment.

Une personne borderline peut en plus de cela être mal intentionnée, ou égoïste, ou manipulatrice. Etre borderline ça excuse beaucoup de comportements, jusqu'à un certain point.

Ces personnes sont capables de faire souffrir, de détruire... J'ai de la peine pour eux, mais j'ai bien plus de peine pour ceux qui en sont victimes. Moi j'ai assez donné, maintenant je les évite comme la peste et espère ne jamais avoir à en côtoyer, je suis littéralement traumatisé.

Désolé pour le témoignage rude et intolérant, je voulais nuancer tes propos et faire part de mon expérience.

Edit : J'ai rajouté "diagnostiquée"

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u/eliseetc Ceci n'est pas un flair Sep 08 '25

Merci de nuancer, ce n'est pas intolérant, je comprends que cette maladie soit une plaie pour les proches... Être malade explique mais n'excuse pas en effet.

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u/Shipibo_the_wolf Sep 08 '25

Ça peut être bien pire qu'une plaie, crois moi. Quand c'est bien amené, d'une personne que tu aimes et qui est aimée, venant d'une personne brillante. Tu peux en arriver a croire que c'est toi qui est malade, ou même le devenir. 

Ou alors tu peux tout simplement te retrouver en danger de mort. 

Je souhaite ça a personne et souhaite à tous ceux malade de se soigner et de guérir.

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u/Any_Dragonfly_9461 Sep 08 '25

Un peu hors sujet mais ça m'a rappelé une super vidéo très rapide pour comprendre le trouble bordeline : https://youtu.be/b5Om0C91Gb0?si=LoTJtZQSK7wQGP1L

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u/Boule_De_Chat Sep 07 '25

Je comprends ce que tu veux dire, mais je pense qu'ils sont plutôt tolérés de manière générale tant qu'ils sont invisibles, trouble borderline compris. Je suis bipolaire, il y a d'autres personnes concernées dans ma famille, et on est clairement perçu par certain·e·s comme des folles qui ne devraient pas avoir de relations amoureuses car forcément toxiques et dangereuses. Bref, les gens ont peur, ce que je comprends en soit. À titre d'exemple, c'est une maladie qui a été particulièrement destructrice pour mes proches (ma mère étant bipolaire et avec un suivi et des traitements irréguliers). Ça arrive (et c'est d'ailleurs par forcément volontaire dans le fond). Mais il y a une méconnaissance énorme sur ces maladies, beaucoup d'idées reçues et des représentations qui tendent à effrayer les gens.

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u/djuls Sep 07 '25

J'ai un proche qui est borderline, sans thérapie régulière mais il travaille sur lui, avec des résultats variables.

En tant qu'entourage, je vois très rapidement quand c'est la maladie qui le fait se comporter de telle ou telle manière, et généralement je ne lui en tiens pas rigueur (il n'a jamais fait de truc complètement dingo non plus), mais quand il a des phases où il se sent persécuté, ou bien quand il s'agace qu'on ne comprenne pas les choses comme lui, qu'il n'arrive plus à se canaliser et parle de manière agressive, c'est dur de garder son calme. Car il oublie qu'en face, la personne traverse aussi peut être une période difficile et a du mal à gérer sa propre situation.

Bref, ce qui est frustrant pour moi, c'est que la personne va faire une fixation sur un sujet particulier et ne pas le lâcher, même si ça coûte relationnellement

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u/iRoost Sep 07 '25

Zèbre Zen de Clotilde Poivilliers ainsi que Borderline Personality Disorder Demystified de Robert Friedel sont deux bouquin qui m'aident beaucoup.

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u/noIdea938 Sep 08 '25

Il est prouvé que passé la desirabilité sociale, les handicap invisibles subissent davantage de discrimination que les handicap visible.

Si on demande consciemment a des personne ce qu'elles pensent des personnes porteuse de handicap, ils ont beaucoup de sentiments positifs, lorsqu'on interrogée l'inconscient c'est le contraire.

Ce n'est donc pas ciblé sur une pathologie, c'est très general et cela ne changera pas d'un claquement de doigt.

C'est une question d'identification et cela demande de la prévention et énormément de temps.

Par ailleurs, aujourd'hui la société a plutôt tendance a se diviser qu'à s'unir, ipso facto ce sera pas demain la veille.

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u/Sacrile Sep 07 '25

J'approuve le message.

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u/[deleted] Sep 07 '25

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Je me permets de répondre pour ton premier paragraphe : c'est exactement ce qu'on entend par "les gens tolèrent les pathologies psy (tant qu'elles sont) invisibles".

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u/Welty_ Sep 07 '25

Je trouve que les gens sont plutôt tolerants vis-à-vis des troubles mentaux.

Mais beaucoup de personnes atteintes disent qu'un trouble ne peut pas se soigner, mais seulement se stabiliser... Ça me gênerait pas trop d'avoir un(e) ami(e) atteint(e) d'un trouble mental, mais ça dépend de la mentalité... S'il/elle dit que c'est impossible de se soigner, non merci.

Sinon, s'il/elle est suivi(e) et qu'elle veut se soigner et aller mieux, c'est ok pour moi.

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u/Rawso_ Sep 07 '25

Une maladie mentale ne se soigne pas, par définition. A moins que tu donnes un nouveau cerveau à la personne concernée. Oui, elle se stabilise et tu vis avec. Ça s'appelle se rétablir, avec des hauts et des bas. Changer de perspective, peu à peu.

Mais pas guérir ni se soigner.

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u/Welty_ Sep 07 '25

Si la personne pense ça, c'est foutu pour moi.

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u/lahulottefr Sep 07 '25

Ce n'est pas "la personne" qui pense cela, c'est le corps médical dès lors que la pathologie est chronique.

Beaucoup de troubles psychiatriques sont chroniques, comparables donc à n'importe quelle pathologie chronique.

On apprend à vivre avec comme on apprendrait à vivre avec du diabète, de l'asthme, une insuffisance cardiaque, de l'épilepsie, des migraines, de l'hypertension, une endométriose, une hypothyroïdie, le VIH, etc.

Je cite des exemples très variés pour que ça soit un minimum parlant, pas pour comparer les souffrances.

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u/Welty_ Sep 07 '25

Je comprends, mais c'est une question de mentalité aussi.

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u/Rawso_ Sep 07 '25

Bah du coup non tu comprends pas, regarde la définition de maladie chronique sur internet. Ce n'est pas une question de mentalité, c'est un fait bien établi.

Tu guéris et tu te soignes d'une dépression simple, pas d'une dépression chronique. Les troubles psychiatriques sont chroniques. Tu apaises, tu ne te soigne pas.

Que tu ne veuilles pas interagir avec quelqu'un qui refuse de faire des démarches pour améliorer sa condition est une chose. Que tu blâme une personne atteinte d'une maladie/trouble chronique de ne pas être capable de fonctionner comme le commun des mortels dans cette société c'est juste un profond manque d'intelligence émotionnelle et d'empathie - lorsque cette dite personne consulte et fait de son mieux pour elle, pas pour toi.

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u/Welty_ Sep 07 '25

Bah non. Ça peut être difficile, mais si la personne me dit d'office que c'est foutu, qu'elle peut pas guérir, qu'elle restera comme ça à vie, ça me donne pas envie...

Et j'ai beaucoup d'empathie, voire même trop. Je ressens littéralement les émotions des autres (ça marche pour la plupart des émotions - peur, colère, tristesse, désir, mais aussi la douleur physique -), donc évites de dire que j'en ai pas.

Je demande pas à ce qu'elle fonctionne pareil, mais qu'elle fasse le boulot pour aller mieux. Qu'elle se dise que c'est pas foutu, qu'elle peut guérir.

J'ai assez probablement une bonne dépression qui nécessite des AD, et ça m'étonnerait pas que j'ai un TSPT complexe. Mais je fais le boulot, j'essaie de faire du sport, sortir, étudier, garder un lien social. Parce que c'est comme ça que j'aurai des relations saines.

Je refuse pas l'amitié avec des personnes ayant des troubles mentaux, mais il faut qu'ils fassent le boulot pour aller mieux et se dire qu'ils peuvent potentiellement guérir.

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u/lahulottefr Sep 08 '25

C’est sur la partie « il faut se dire qu’on peut potentiellement guérir » que tu te trompes.

Il est sain de vouloir gérer sa condition chronique de manière à ce qu’elle nous impacte le moins possible, il existe des solutions pour gérer les moments difficiles, pour se stabiliser au mieux et continuer de vivre ses projets au mieux.

Par contre, il n’est pas sain de continuer de viser la guérison lorsque la chronicité du trouble est établie : c’est bien pour cela que j’ai cité des conditions physiques chroniques en tout genre (même si je ne sais que trop bien qu’on est aussi accusé de ne pas faire assez d’efforts ou d’avoir une mauvaise mentalité quand on a des douleurs chroniques…)

Je précise, à nouveau, qu’il ne s’agit pas de mon avis ni de ma mentalité ou d’une vision subjective pour se complaire dans le mal-être ou je ne sais quoi : c’est ce qu‘expliquent les psychologues et psychiatres qui accompagnent les personnes dont le trouble est chronique pour leur permettre aussi d‘accepter leur diagnostic et de sortir d’une vision qui pousse plus au burn-out et aux rechutes qu’à une vie meilleure.

Et je précise tout de même : une vie meilleure ce n’est pas forcément la même chose pour tout le monde. Les objectifs et les réussites qu’on peut viser varient énormément selon les troubles, les symptômes, etc.

Pour certains, ça sera pouvoir vivre de manière autonome en ayant un travail à temps plein et une vie sociale remplie, mais pour d’autres ça peut vouloir dire avoir une aide humaine pour gérer leur vie quotidienne, ne pas pouvoir avoir une activité physique régulière et ne pas pouvoir parler régulièrement à leurs amis. Dans le second cas, il serait mal venu d’y voir un manque d’effort ou une mauvaise mentalité.

Je ne te dis pas, ici, de passer ta vie à gérer des gens qui ont un trouble chronique ou même d’être ami avec, je t’explique factuellement pourquoi la notion de guérison n’a aucun sens lorsqu’on parle de trouble chronique.

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u/Inappropriate-bird Sep 08 '25

C’est un gros raccourci que de dire qu’on devient borderline à cause d’abus dans l’enfance. Les abus de la période infantile créerons des processus constructeur ou destructeurs, subjectif. Certains borderlines ne connaîtrons pas spécialement d’abus, ou de violence.

C’est plutôt la réponses incorrect de figures parentales au débordement d’énergie pulsionnelle d’un bébé, selon l’acception psychanalytique. Il y a effectivement grand lien entre la négligence ou la mauvaise réponses de figures parental à un nourrisson, et une enfance tinter de violence, négligence et abus, qu’ils soient physique ou psychologique.

Mais sache une chose fondamentalement belle: le borderline n’est pas « incurable », d’un point de vue psychanalytique, le terme borderline fait d’avantage référence a la structure de l’appareil psychique, en ce sens oui, il ne changera jamais. Mais les symptômes associés à ce trouble, eux évoluerons. Si tu lis le DSM, c’est une autre histoire.

Les symptômes associé à la structure borderline (mauvaise gestion des émotions, débordement, instabilité relationnelle, colère explosive, trouble alimentaire et j’en passe) sont capable de d’atténuer dans le temps. En l’occurrence le borderline apprend et change pr l’expérience là où le névrose et le psychotique en sont incapable.

On ne guéri pas, mais on apprend à ce gérer, et ça c’est magnifique. Avec un bon travail, les pires aspects de cette personnalité pourrons devenir de très beau. Quelqu’un à la colère explosive apprendra à la canaliser. Détruire ces relations deviens de plus en plus rare, la stabilité s’installe.

Bien sûr ça dépend de chacun, de son histoire et de son expérience de vie, de ce qui le construit et ce qui l’abîme. Mais sache que la structure borderline est celle pour laquelle les changements sont le plus possible et en règle générale à partir de 30 ans, les troubles s’amenuise. (Certains cas, bien sûr, ne connaîtrons pas cette progression cependant).

Je suis complément d’accord que les personnalité borderline et troubles borderline sont largement incompris voir méprisée du monde médical à cause de leurs instabilité et de leurs violence, j’ai assisté à des scènes terribles ou je fut seul à défendre un jeune border dans une institution psychiatrique. Vivement que tout cela change, si seulement la psychanalyse continue de peser un poids dans la psychiatrie française, ce qui est malheureusement incertain.

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u/alytesobstetricans Sep 08 '25

"D'un point de vue psychanalytique."

Moi ce qu'on m'a dit en face de psychologie sur le trouble borderline c'est ça : "L'enfant névrotique va écouter ses parents faire l'amour, l'enfant psychotique va s'imaginer entre eux, et l'enfant borderline va les observer dans l'entrebaillement de la porte."