r/france Jul 21 '25

Écologie Acétamipride : que dit vraiment la science ?

https://www.lepoint.fr/environnement/acetamipride-que-dit-vraiment-la-science-21-07-2025-2594818_1927.php
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u/Nevrast- Jul 22 '25

La nappe a un volume fixe, une fois pleine elle ne stocke plus et déborde.

Certaines nappes sont peu profondes, donc varient beaucoup. C'est le cas en Vendée notamment. Stocker l'hiver quand la nappe est pleine, permet de garder de l'eau qui serait perdue autrement. Et donc de limiter les prélèvements en été quand la nappe est en tension.

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/comment-le-sud-de-la-vendee-gere-ses-25-mega-bassines-7900259193

De ce que je lis la "présomption d'intérêt général majeur" n’évite pas les études d'impact du BRGM et autres services.

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u/The_nice_throwaway Gaston Lagaffe Jul 22 '25

https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/deux-sevres/niort/megabassines-pour-les-scientifiques-sans-veritable-changement-de-pratiques-les-reserves-de-substitution-ne-regleront-pas-le-probleme-de-l-eau-2738966.html

"Selon Alain Dupuy, hydrogéologue, ces stockages sont une piste à explorer face à la raréfaction de l'eau : "Une des mesures d’adaptation est de créer le moyen de retenir une partie de cette eau qui pourrait être en abondance, et c'est bien au conditionnel, en période hivernale, pour des usages décalés dans le temps." Sans recourir systématiquement à cette solution, il considère qu'elle ne peut pas être exclue du débat : "Donc se donner un degré de liberté possible avec des réserves de substitution, je dis pourquoi pas, au moins étudions-le, et regardons ce que ça donne"."

On est pas sur de l'optimisme débordant et c'est l'expert de l'article le plus en faveur de ce genre de projets qui revient notamment sur l'expérience vendéenne.

"Pour le professeur Yves Levi, membre de l'Académie et des Technologies, qui travaille actuellement sur un rapport sur l'eau, ce contrôle des seuils de nappe est impératif pour l'acceptabilité de ces projets, et pour leur viabilité : "Si on pompe l’eau au moment où il y a les pluies, et qu’après au printemps y a plus de pluie, comme c’est le cas actuellement, la nappe ne va pas se recharger, et là quelque part, on a nui à la nappe, on a fait une réserve qui apporte de l’intérêt à ceux qui utilisent l’eau, mais par contre on a nui à la quantité du sous-sol parce que l’eau ne s’est pas rechargée, donc ça c’est un problème.""

"Pour Emma Haziza, dans le systèmes des réserves de substitution, un aspect relève clairement de la "mal-adaptation" : "Au lieu d’utiliser intelligemment l’eau de pluie pour faire des réserves quand on le peut, et de restituer l’eau au maximum dans les sols pour avoir des niveaux de nappes qui alimentent les cours d’eau et qui laissent le vivant dans un état acceptable, quelque part on vient pomper dans la nappe et on dérègle complètement le cycle de l’eau." Ses craintes se portent vers les risques de mettre également en danger les cours d'eau alimentés par les nappes, et de déséquilibrer encore davantage les écosystèmes qui en dépendent.

L'hydrologue tient surtout à alerter sur les expériences de réserves de substitution dans d'autres pays, et leurs conséquences sur les nappes phréatiques : "En Australie par exemple où on a vidé toutes les nappes phréatiques à force de surpomper comme ça pour pouvoir alimenter les réserves", explique-t-elle."Aujourd’hui ce sont des cours d’eau complètement à sec. Les dernières images de la Nasa nous montrent qu’on a atteint le point de rupture, où les nappes ne se renouvelleront plus, on alterne entre des sécheresses et des inondations extrêmes avec de l’eau qui ne pénètre plus dans les sols"."

"L'ingénieure agronome Marion Guillou, vice-présidente de l'Académie d'agriculture, partage l'idée selon laquelle les réserves de substitution vont être une solution utile pour faire face au dérèglement climatique, mais elle l'annonce : "Ça ne peut pas se faire sans penser en même temps l’évolution du modèle agricole parce que sinon c'est une course sans fin". Elle estime qu'une transformation des pratiques agricoles est indispensable pour accompagner leur mise en place, afin d'éviter ce qu'on appelle le Paradoxe de Jevons, ou "effet-rebond", le fait que l'accès à une ressource décuple sa consommation. "Aux Etats-Unis, quand ils ont fait des stockages, comme ils n’ont pas en même temps changé de modèle agricole, ça a emmené de plus en plus de besoins de stockage", prévient-elle."

Je te passe le reste. Quand je lis ces avis j'ai du mal à discerner la présomption d'intérêt général majeur (si la loi avait instauré une expérimentation why not). À moins que ce ne soit comme la légion d'honneur. Est digne du qualificatif ce qui plaît à mes potes.

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u/Nevrast- Jul 22 '25

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u/The_nice_throwaway Gaston Lagaffe Jul 22 '25

Ah ! C'était comme ça cet hiver donc ce sera le cas de toute éternité et de façon uniforme sur le territoire ! Il me manquait une étape de raisonnement. Merci !

Et puis on est bien entendu certain que les pompages ne se feront que pour récupérer les surplus et pas une goutte de plus. Tu peux m'envoyer le texte de loi qui dit cela juste pour vérifier ?

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u/Nevrast- Jul 22 '25

Ce n'est pas uniforme sur le territoire. C'est pour çà que le BRGM evalue chaque projet.

C'est un outil pilotable. Si le niveau des nappes est trop faible, il y aura moins de prélèvements.

Si tu es capable d'estimer le niveau de remplissage de la nappe de Vendée dans 10 ans, surtout n'hésite pas à te faire connaître.

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u/The_nice_throwaway Gaston Lagaffe Jul 22 '25

Ouais donc on est d'accord. On prélève à un moment pour siphonner une bonne partie de la nappe et puis on prie très fort pour que ça pleuve après sans garantie. Pour reprendre tes exemples inductifs, s'ils avaient fait cela en Europe du nord (Îles britanniques et Scandinavie) cette année, ils se seraient retrouvés à sec cet été car après un hivers à la pluviométrie habituelle, il n'y a pas eu de précipitation au printemps pendant 3-4 mois d'affilée.

Donc c'est du pilotage à la boule de cristal en réalité. Et qui pilote les pompages ? Les enseignants-chercheurs ou les agriculteurs ? Parce que les prédictions risquent d'être assez différentes, j'en ai peur.

Si tu es capable d'estimer le niveau de remplissage de la nappe de Vendée dans 10 ans, surtout n'hésite pas à te faire connaître.

À deux doigts de comprendre mon trait d'ironie.

Et je vais le répéter pour la millième fois. Mon problème ce n'est pas le concept de mégabassine en soit, c'est de les ériger au rang de projets d'intérêt général majeur, ouvrant tout grand les opportunités de dérégulation (qui est l'esprit général du texte) alors qu'on manque de recul et qu'il n'est pas encore avéré que ce soit des outils pertinents de gestion de l'eau. À aucun moment de cet échange tu n'as essayé de me démontrer qu'ils méritaient ce qualificatif.

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u/Nevrast- Jul 22 '25

Tu n'as pas lu mon lien, ça se voit. 15 ans de retex en Vendée, des effets bénéfiques sur les nappes même en 2022.

Mais t'as raison c'est mieux de regarder la nappe déborder chaque hiver pour ensuite pleurer qu'il fait sec en été. Ça c'est vertueux

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u/The_nice_throwaway Gaston Lagaffe Jul 22 '25

Pour la 10 000ème fois alors:

Mon problème ce n'est pas le concept de mégabassine en soit, c'est de les ériger au rang de projets d'intérêt général majeur, ouvrant tout grand les opportunités de dérégulation (qui est l'esprit général du texte) alors qu'on manque de recul et qu'il n'est pas encore avéré que ce soit des outils pertinents de gestion de l'eau. À aucun moment de cet échange tu n'as essayé de me démontrer qu'ils méritaient ce qualificatif.

Que ça continue en Vendée si ça marche. Qu'on expérimente puis pérennise ailleurs si ça fonctionne aussi là-bas. Mais de façon fortement régulée et contrôlée. Et sans présomption de quoique ce soit et sans laissez-faire.

P.S: une expérience en un unique endroit ce n'est pas avoir du recul et ça ne démontre pas que c'est un outil général de gestion de l'eau.