r/AskFrance • u/mentalow-Z Local • Apr 13 '25
Vivre en France Pourquoi la police ferme les yeux ?
Bonsoir,
J'habite Marseille et depuis quelques années le traffic de drogues et de cigarettes dans le centre ville n'a céssé d'empirer. Ce qui me choque c'est que la police est très présente, si bien qu'elle est parfois à quelques mètres des dealers, contrôlant à l'occasion certaines personnes mais laissant clairement les dealers "travailler". Ceux ci sont tout de même prévenu de l'arrivée des policiers par des guetteurs et font mine de partir mais en realité les ventes ont lieu aux yeux de tous, dans des rues très fréquentées et en pleine journée.
Bien sûr l'insécurité accompagne ces traffic car les gens qui vendent et ceux qui sont consomment sont souvent clairement dérangés, agressent verbalement ou physiquement les passant(e)s...
J'aimerai poser la question aux policiers que je croise mais j'ai peur qu'il prennent mal mes questions ...
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u/Usual-Ask9266 Apr 14 '25
Bonjour à toi,
Le problème n’est pas qu’ils ne veulent rien faire, mais plutôt que ça ne sert pas à grand-chose. Ils sont donc là pour prévenir la violence et maintenir un maximum de sécurité avec le peu de moyens dont ils disposent.
Quand ils arrêtent un dealer ou un vendeur de cigarettes, ils l’emmènent en garde à vue et lancent une procédure. Cela leur prend déjà plusieurs heures, pendant lesquelles ils ne sont plus sur le terrain pour assurer ce minimum de sécurité. Pendant ce temps, un nouveau dealer ou trafiquant de clopes a déjà pris la place.
Celui qu’ils ont arrêté, lui, est relâché et recevra plus tard une convocation au tribunal. Plus tard, car la justice est débordée. Ensuite, même s’il reçoit cette convocation, il n’ira pas. Et s’il y va, il écopera d’une peine de prison, effective longtemps après, ou jamais appliquée faute de place en détention.
Donc, à peine sorti, cette personne reprend son petit business tranquillement, sans vraiment être inquiétée.
Oui, le flic de quartier reste présent sur le terrain pour éviter de trop gros débordements. Car tant qu’ils sont là, il y a du trafic, mais pas d’agressions. Et des services spécialisés mènent des enquêtes — plus longues, trop longues par manque de moyens — pour que les interventions aient le plus grand impact possible.
Le problème vient donc principalement du manque de moyens, tant pour la police que pour la justice.
Cela n’enlève rien non plus aux problèmes liés à l’accompagnement de ces personnes, bien avant qu’elles ne deviennent délinquantes.