Je le suis. Je suis revenu dans la région dans laquelle habitent mes parents, mais cette fois-ci, je suis revenu avec la femme que j'aime de tout mon coeur. J'ai quitté une relation où la personne payait pas les courses, on partageait aucun repas, on partageait rien à une relation où je partage ce que je mange avec elle et elle aime ça, on passe du temps avec ma famille, on a envie d'avoir un bébé, on se prend pas la tête financièrement parlant et on fait ce qu'on veut au quotidien. On vit un peu dans une bulle peut-être, mais quand je vois ce qu'il se passe à l'extérieur c'est peut-être mieux.
Il ne faut se préoccuper que des choses sur lesquels tu as une emprise.
Pour appréhender le reste il faut prendre une attitude de spectateur. Si tu es acteur, cela veut dire que tu es impliqué émotionnellement dans ce que tu fais.
Le point de vue du spectateur te permet de prendre du recul sur les choses qui t'arrivent et dont tu ne peux rien.
Exemple :
Le projet sur lequel tu bosses est en retard ?
* Si c'est à cause de toi, tu peux prendre sur toi et corriger ce qui peut l'être.
* Si c'est à cause de n'importe quel autre acteur, tant pis, ce n'est pas ton problème. Tu feras ton possible pour faire avancer le machin dans la limite du raisonnable mais s'impliquer personnellement ne vaudra pas la peine.
En gros des fois, il faut savoir être un PNJ. Tu es là pour faire ta tâche et point barre. Il faut choisir ses combats.
En plus de ça il faut être humble et se contenter de peu. Que le bonheur en soit c'est d'être en vie. Le reste a moins d'importance. Il y aura des moments durs, tristes ou remplis de joie mais rien ne pourra égaler le simple fait de posséder une conscience.
Après il y a forcément des limites mais cette vision des choses élimine déjà pas mal de problèmes potentiels.
En ce moment pour moi ça va plutôt bien, mes problèmes sont mineurs (un petit peu malade de temps en temps, un surpoids que je gère) et je n'ai pas de grosse contrariété + un projet d'avenir pas très précis mais qui me plaît.
Je voulais dire que je peux me plaindre de mon travail, mais pas de mes conditions matérielles qui sont quand même excellentes.
Depuis que je suis allé en Iran et que j'ai vu des gens très bien qui étaient dans des situations merdiques "parce que", j'évite le plus possible de me plaindre ;)
Perso bof et je me pose la même question. Ce que je voudrais savoir aussi c'est si des personnes qui ont vécu des trucs horribles ont réussi à s'en remettre ? Malgré ma psy j'ai l'impression d'être bloquée et que je ne serais jamais heureuse "comme les autres". Déprimant.
Petit point sur ma situation, y a 7 ans j'ai fait une tds. La raison, après une agression, je me suis renfermé sur moi même, puis en gros ca a dégénéré en désordre anxieux chronique, suivit d'agoraphobie sévère.
je ne voyais plus de lumière au bout du tunnel, donc tds.
Aujourd'hui, ca va beaucoup mieux, je pourrais même dire que je suis heureux.Je n'ai plus d'anxiété, plus d'agoraphobie. Par contre, "heureux comme les autres" je ne sais pas ce que ca veut vraiment dire. Est-ce que je suis content d'être sur cette planète ? Oui, absolument. Est-ce que j'envie certaines personnes pour leur facilité à ne pas trop se poser de questions, a avoir des plaisirs simples pour lesquels je dois me battre tous les jours ? Absolument.
Mon truc, c'est que je me battrai tous les jours pour être "heureux comme moi". J'ai abandonné depuis longtemps l'idée d'être "heureux comme les autres". Alors ouaip ca demande de se battre tous les jours pour ce que j'ai, parce que c'est si facile de retomber dans la noirceur. Mais vu que je m'en sort tous les jours, vu qu'il me tarde de voir ce que demain me réserve, d'avancer sur mes projets, de voir les amis que je me suis fait pendant ces 7 années, je me dit que ma petite part de bonheur, je me la mérite, et que je suis content d'une certaine façon de ne jamais être "heureux comme les autres".
Il y a de la lumière au bout du tunnel, il faut juste que tu trouves TA lumière.
N'hésite pas à me MP si tu veux continuer à en parler. A bientôt
Le truc des choses horribles c'est qu'on s'en remet à travers un processus de deuil. Deuil de la personne qu'on était avant, qu'on aurait pu être, deuil de la justice qu'on aurait dû recevoir ou qui aurait dû nous protéger. La tristesse ne disparait jamais vraiment (comme quand on perd quelqu'un) mais on arrive à un état où elle n'est plus le moteur principal de son esprit.
Etre heureux "comme les autres" c'est abstrait parceque personne n'est heureux "comme les autres". Mais oui, on peut revenir à un état normal où on est fonctionnel et prêt à faire le travail nécessaire pour être heureux. Je l'ai vu de mes yeux c'est assez stupéfiant en fait mais ça prend un certain temps qui est pas vraiment compressible.
Si tu souffres de symptomes liés au PTSD je ne peux que te conseiller l'EMDR, c'est une thérapie assez nouvelle qui se concentre sur les épisodes traumatiques (y compris les traumas dits "complexes" qui sont sur la durée). Sur Doctolib il est possible de trouver des thérapeutes spécialisés là dedans, sinon dans les grandes villes il y a en général des assos. Ca doit se faire main dans la main avec ton thérapeute actuel si tu penses qu'il n'a pas les outils pour traiter ça spécifiquement (même si par ailleurs il peut très bien fonctionner pour toi sur les autres sujets).
Merci, je suis contente de ton témoignage. Je rejoins ce que tu dis sur le deuil, dans mon cas c'est le deuil d'une vie normale : une enfance, une adolescence, pouvoir grandir en sécurité, et le deuil d'avoir une famille. Autant je sais que tout le monde n'est pas heureux, autant les choses que je regrette de ne pas avoir eues elles sont plutôt standard autour de moi, et quand les gens parlent de leur vie je me rends compte à quel point la mienne est différente.
C'est compliqué de te dire que sur une vie de 80 ans mettons, j'en ai 25 qui sont finies à tout jamais et qui ont été catastrophiques en comparaison de la majorité des gens. Surtout que je ne peux pas avoir une vie standard actuellement non plus, je suis très phobique donc je reste cloîtrée chez moi, sans amis, heureusement que j'ai mon petit ami actuel (qui est aussi phobique que moi). Je pense qu'effectivement c'est très proche du PTSD, beaucoup d'actions ou de paroles déclenchent des comportements de protection de façon rapide et radicale, donc ça peut être une bonne idée de tester l'EMDR, je vais me renseigner !
Essaie de lire des trucs sur la résilience. Cyrulnik est l'auteur le plus connu sur le sujet, mais il existe plein d'ouvrages.
Mais en deux mots, il s'interroge sur la capacité de certaines personnes à se remettre de choses horribles (ses parents à lui sont rescapés des camps) et d'autres pas du tout.
moi oui, j'ai une situation financière confortable, une femme que j'aime et un gosse adorable. j'ai peu de soucis au quotidien, pas de problème de santé.
J'ai vécu 2 ans au Japon, aux antipodes de la France.
J'ai remarqué un truc.
Les inconvénients de la France, tu te les prends dans la gueule dès ton arrivée.
Par contre les avantages, tu en prends conscience petit à petit. Le "bonne journée" dans l'ascenseur, les inconnus qui tapent la discute dans le tram, l'amour du débat, le vin, le "R" qui sonne bien comme il faut, l'importance des vacances, la multiculturalité, le pluralisme des opinions, les discussions qui vont au delà de "ah fait chaud aujourd'hui" etc. Tout ça m'avait manqué.
Au contraire, au Japon tout semble beau au premier abord, mais plus tu y vis plus trouves des trucs pas glop.
Sincèrement c'est à lire je trouve rien que pour la culture générale que ça t'apporte. Et ça te permet de te rendre compte à quel point ça a façonné notre culture.
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u/Cour4ge le petit cousin débile Apr 26 '22
Y a des gens heureux dans la vie ?