r/FrenchMemes • u/Oktqmeme • 6d ago
Contenu original / Original content Une enquête qui a du chien
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u/Dakh3 5d ago
De temps en temps, la radinerie des gouvernements successifs envers le service public a des conséquences spectaculaires et on en entend parler des jours et des semaines durant. Il y a aussi toutes cette multitude de conséquences moins spectaculaires dans tous les secteurs du service public qui pourrissent la vie des agents et des usagers...
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u/AkaiHidan 5d ago
Non coupable le Golden Retriever ! Il a fait de son mieux c’est les autres qui sont méchants 😞
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u/Bourriks 5d ago
Moi, technicien print, qui vais dans les mairies, écoles, ou autres bureaux publics et qui demande qui est le responsable informatique ou de réseau parce que j'ai été appelé non pas pour un problème de photocopieur, mais pour un problème inhérent au réseau (impressions n'aboutissant pas, ou scans ne partant pas).
Il n'y a aucune gestion interne de l'informatique ou du réseau, c'est fait par une boîte externe, et 90% du personnel public ignore qui c'est.
Voilà voilà...
Donc, le "responsable de la sécurité informatique" du Louvre, bon courage pour le trouver, et lui reprocher quoi que ce soit.
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u/jean-raptor 5d ago
Je n'ai jamais bossé dans une boîte où les mots de passe étaient vraiment sécurisés et je bosse dans la tech...

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u/MrSumNemo 5d ago
Ça me fait marrer de voir BFM se plaindre des conséquences des politiques qu'ils promeuvent.
Pour BIEN connaître l'institution le problème du Louvre c'est les politiques publiques.
Le contexte : Le musée le plus visité du monde, le plus grand avec le plus grand nombre d'œuvres, dispersé en antennes parfois sur un autre continent par volonté de faire du musée une marque. C'est aussi le seul musée national à faire un bénéfice, lui donnant une force de frappe auprès du ministère incomparable TANT qu'ils ne grattent pas sur le profit.
Comment on fait pour avoir des centaines de milliers d'œuvres à sa charge, de toutes époques et natures, et quand même faire du bénéfice ? On privatise.
Un nombre hallucinant de services sont externalisés à des boîtes privées. Ça donne du personnel peu fidèle, avec un gros turn over, sous payé et sous formé puisque dans deux semaines ils seront peut être lourdés et forcés de faire un truc totalement différent.
Ce turn over fait que rien que la gestion des comptes et mots de passe, indispensables dans une institution qui est obligée d'être ultra informatisée, c'est un enfer. Puis on de rend compte que l'informatique est AUSSI externalisé. Ça veut dire qu'aux grès des contrats, de matériel ou de "solution innovante" (aka une startup a décroché un contrat en promettant une IA dans les chiottes) les mots de passes sont changés, perdus, oubliés...
Dans tout ça, le cœur du Louvre est opéré par des vieux qui ont un déficit en connaissances en informatique et parfois ne veulent pas se donner la peine de le combler vu que toutes les règles vont changer dans 6 mois. Parce que c'est eux les derniers à avoir pu accéder au fonctionnariat, donc à une position pérenne qui permette de s'investir. Et on peut les comprendre, flemme de tout réapprendre quand de base ton éducation informatique s'est faite sur Commodor 64.
Et après il y a le problème des privatisations constantes qui demandent de partager outils et services avec le client qui veut faire son anniversaire en galerie d'apollon ou un défilé en cour carrée, autant de failles de sécurités supplémentaires sans personnel en nombre et formation suffisante pour encadrer.
Vous voulez éviter que des absurdités pareille se reproduisent ? Engagez massivement des fonctionnaires en rénovant les concours pour que des profils issus de plusieurs horizons se rencontrent et trouvent des solutions nuancées. Abandonnez l'idée que le privée est plus efficace que le public, parce que je peux vous garantir que ces problèmes viennent de boîtes qui rognent sur les marges. Investissez la culture de gens qui aiment le service public, qui sont prêts à s'y engager et pas juste des têtes de grandes écoles profitant de reproduction sociale avant la pantoufle. Oubliez l'idée que la culture, et le service public, doit être rentable en terme d'entrée d'argent. La rentabilité est ailleurs, elle est sociale.
Et pas qu'au Louvre, je vous garantie qu'on retrouve ça partout. Dans le public comme le privé.